Par
Fabien Binacchi
Publié le
2 sept. 2025 à 14h04
Après Paris et Lyon notamment, Marseille annonce à son tour bannir, au moins temporairement, le thon dans les menus des cantines scolaires de la ville. Le maire Benoît Payan a confié sa décision à actu Marseille ce mardi 2 septembre, en marge d’un déplacement organisé dans l’école de la Pointe rouge, à l’occasion de la rentrée.
« Néfaste pour la santé »
« On vient de le supprimer de la cantine. On a de plus en plus d’études scientifiques qui nous disent que le thon est porteur de métaux lourds et néfastes pour la santé. On ne veut prendre aucun risque pour les petits Marseillais », a indiqué l’élu DVG.
La cité phocéenne rejoint plusieurs municipalités qui ont pris la même décision ces derniers jours. Elles emboîtent toutes le pas à huit mairies, dont celles de Paris et Lyon, qui annonçaient, dès le 28 août dans une déclaration commune, avoir banni ce poisson pour « faire cesser l’exposition des enfants au mercure », neurotoxique.
Une étude d’octobre 2024
C’est une étude menée par deux ONG qui avait lancé l’alerte en octobre 2024. Bloom et Foodwatch avaient fait tester aléatoirement 148 boîtes de thon en conserve par un laboratoire indépendant et constaté que 100 % d’entre elles étaient contaminées au mercure. Un métal classé parmi les dix substances les plus préoccupantes pour la santé publique par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le calcul utilisé
Selon Bloom, pour plus d’une boîte sur deux testée, la teneur en mercure dépasse la limite maximale fixée pour d’autres espèces de poissons comme le cabillaud ou les anchois, soit 0,3mg/kg. Pour le thon, la limite a été fixée à 1mg/kg, mais ce seuil est calculé sur le « produit frais ». Or selon les calculs de l’ONG, cela revient à une teneur d’environ 2,7mg/kg dans la conserve, car le mercure est plus concentré une fois le produit déshydraté.
Des résultats alarmants et qui n’avaient pas été suivis d’effet jusque-là.
Les communes indiquent donc avoir pris cette mesure pour protéger les « premières victimes de cette norme établie sans prendre en compte la santé des consommateurs », c’est-à-dire les plus petits qui « peuvent très vite dépasser la dose hebdomadaire tolérable ». Celle-ci serait déjà dépassée pour un enfant de 3 ou 4 ans s’il mange 100 grammes de thon contenant 2,7mg/kg.
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La réponse de la profession
Dans un communiqué, la Fédération des industries d’aliments conservés avait de son côté estimé que « les entreprises respectent la réglementation en vigueur » et qu’« aucun produit mis sur le marché ne dépasse le seuil réglementaire de 1 mg/kg ».
Selon elle, « tous les résultats des contrôles des huit dernières années » montrent « des taux constatés en moyenne trois fois inférieurs au seuil réglementaire ».
Avec Thibault Nadal
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