Le Stade Rennais a conclu lundi avec l’arrivée de Breel Embolo un mercato d’été hors du commun: 26 départs de joueurs et six arrivées! Le travail notamment du directeur sportif Loic Désiré a été colossal pour redessiner un effectif démesuré et illisible. S’appuyant aussi sur des moyens financiers rares en Ligue 1, il reste maintenant à concrétiser sur le terrain car le club et Habib Beye ne pourront pas se rater.
Il n’y aura pas de point-presse ce mardi au Roazhon Park. La présentation des dernières recrues (Mahdi Camara, Esteban Lepaul, Breel Embolo) attendra sans doute la semaine prochaine. Dès lundi soir, Loïc Désiré a décidé de souffler et de prendre quelques jours de vacances. On peut aisément le comprendre tant son premier été à la tête du projet sportif rennais a été intense. C’est peu de dire que le téléphone a chauffé. Lors de sa présentation dans ses nouvelles fonctions à la fin du mois de juin, l’ancien Strasbourgeois avait annoncé la couleur et visait une vingtaine de départs pour quatre à cinq arrivées au sein d’un effectif approchant les 50 joueurs en comptant les néo-pros du centre de formation.
Une balance des transferts positive
« La tâche n’est pas facile mais je suis venu en connaissance de cause », assurait-il. Deux mois plus tard, la feuille de route semble avoir été tenue. La première satisfaction est d’être parvenu à exfiltrer les joueurs du mercato insensé de l’été 2024 mené par Frederic Massara (Ostigard, Gronbaek, James, Olaigbe, Meister, Andres Gomez, Faye…). Il ne reste aujourd’hui que le Finlandais Glen Kamara pour lequel une porte de sortie est encore espérée dans les marchés ouverts (Turquie, pays du Golfe) et le défenseur Hans Hateboer.
Plusieurs autres flops ou anciens cadres sur lesquels le club ne comptait plus sont aussi partis (Furuhashi, Omari, Matusiwa, Santamaria…). Enfin, il y a eu la perte prévue de joueurs qui bénéficiaient d’un bon de sortie tels Adrien Truffert (Bournemouth), Lorenz Assignon (Stuttgart) ou Arnaud Kalimuendo (Brendford) tous les trois bien vendus. Côté finances d’ailleurs, le balance serait positive avec sur l’ensemble du mercato des ventes estimées à 96 millions d’euros (dont 30 millions rien que pour Kalimuendo) pour un réinvestissement en achats de joueurs qui approcheraient les 70 millions d’euros.
Rongier, Embolo, Fofana, Samba… une grille salariale bousculée
Car si l’opération dégraissage a été énorme, Loic Désiré et les dirigeants rennais avaient aussi la volonté de taper fort sur les arrivées pour renforcer l’équipe. Avec pour y parvenir des moyens financiers importants grâce à une balance de transferts dans le vert ces dernières saisons et bien sûr à un actionnaire la famille Pinault toujours en soutien. Un luxe que très peu d’équipes en Ligue 1 ont dans le contexte économique catastrophique du foot français. Les six recrues qui ont débarqué en Bretagne sont des profils rompus à la Ligue 1 (Rongier, Merlin, Frankowski, Embolo, Camara, dans une moindre mesure Lepaul). Pour les attirer, particulièrement Rongier et Embolo, le club breton a pû se rapprocher ou s’aligner sur les salaires de l’OM et Monaco alors même que les arrivées de Fofana et Samba en janvier dernier avaient déjà bousculé la grille salariale.
L’arrivée sur le fil lundi de Breel Embolo a comblé le dernier manque qui était ciblé par la direction sportive rennaise et Habib Beye. Cette quête de l’attaquant a été longue entre joueurs proposés plus ou moins faisables (Timo Werner, Brian Brobbey, Neal Maupay…) et le feuilleton de la piste numéro 1 Conrad Harder à laquelle Loïc Désiré, convaincu du potentiel de l’avant-centre de 20 ans et de l’opportunité, s’est accroché jusqu’au bout malgré les virevoltes du Sporting et surtout des représentants du joueur qui n’auraient jamais envisagé Rennes comme la meilleure destination pour le Danois et leurs intérêts. Harder a finalement signé à Leipzig… 7 secondes avant la limite de 20 heures lundi rapporte le journal Bild.
La pression sur le club et Habib Beye
Le mercato terminé, Habib Beye va disposer désormais de son effectif au complet. L’entraineur rennais a toujours assuré travailler en totale harmonie et collaboration avec la direction sportive. Il peut donc s’appuyer sur les joueurs et les profils qu’il a voulu et choisi. En Ligue 1, avec 4 points sur 9 sur le mois d’août, le début de saison est moyen sur le plan comptable. Dans le jeu, le match nul à Angers 1-1 a déçu. L’équipe, rennaise certes dominatrice, a manqué de créativité et de vitesse. Beye va devoir trouver la solution pour y remédier. Il se sait attendu. Le club dans son ensemble a la pression. L’ambition déclarée est de se mêler à la lutte pour la Coupe d’Europe. Rater une qualification continentale pour la troisième saison de suite serait dure à digérer au vu des moyens déployés. « Moi ça me va! Cette pression là, je la veux et je l’ai même demandé au sein du club », déclarait Beye la semaine dernière en conférence de presse. Rennes aura un gros test dès la reprise post trêve internationale avec la réception du co-leader du championnat Lyon au Roazhon Park dans le grand match du dimanche soir 20h45.