Publié en 2019, le roman de l’ex-policier connaît un regain d’intérêt depuis la diffusion de son adaptation sérielle sur France Télévisions.

1 Une héroïne inspirée du réel

L’histoire de Surface suit Noémie Chastain, une capitaine de police parisienne qui voit sa vie basculer lorsqu’elle est grièvement blessée au visage lors d’une intervention. Envoyée en Occitanie pour une mise au vert forcée, elle doit affronter le rejet lié à son apparence et la difficulté de se reconstruire.

Tomer Sisley et Laura Smet dans Surface.©France Télévisions/Quad Drama/Baptiste Langinier

Cependant, ce personnage n’est pas une pure invention. « Il existe et s’appelle Babette, explique l’auteur dans un communiqué publié par France Télévisions. C’est une collègue à moi, une amie qui a été défigurée à coups de barre de fer. Elle a été appelée un soir sur une intervention, ce genre d’intervention qui sent le piège. Un personnage brisé de mille manières qui va remonter à la surface. »

En confiant à Laura Smet ce rôle qui nécessitait chaque jour deux heures de maquillage et une prothèse, la série met en images ce que le roman parvient déjà à rendre palpable : une femme blessée, mais qui refuse de se réduire à ses cicatrices.

2 Un décor fascinant et une atmosphère atypique

Au-delà de son intrigue, le livre séduit par son décor unique : un village englouti sous un lac artificiel, dont les secrets ressurgissent lorsque le corps d’un enfant est retrouvé. Olivier Norek y voit un double miroir, géographique et psychologique. « Je voulais aborder le sujet fantasmagorique des villages engloutis, partage-t-il dans le même communiqué. Un village scindé entre celui d’en bas, englouti sous les eaux, et celui d’en haut, qui voit remonter à la surface des secrets. »

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Cette topographie singulière confère à l’œuvre une atmosphère hors du commun, quasi mythologique, où l’eau devient la gardienne des non-dits. L’auteur joue sur cette dualité. L’attachement de Norek à l’Aveyron nourrit en outre ces paysages et leur donne un véritable rôle dans le récit.

3 Une adaptation sérielle ambitieuse

Le dernier atout du polar réside dans le dialogue qu’il entretient désormais avec son adaptation sérielle. Diffusée depuis le 21 août sur france.tv et depuis le 1er septembre sur France 2, la série réalisée par Slimane-Baptiste Berhoun transpose l’univers du roman dans une mise en scène immersive. Laura Smet a dû se prêter à des séquences particulièrement exigeantes. « Des séquences d’apnée, les yeux ouverts, attachée par les pieds à sept mètres de fond », souligne le réalisateur dans le communiqué officiel.

Laura Smet dans Surface.©France Télévisions/Quad Drama/Baptiste Langinier

Voir la série après avoir lu le livre – ou l’inverse – permet d’apprécier deux regards distincts sur une même histoire. Fidèle à l’esprit du roman, l’adaptation choisit une conclusion plus ambiguë qui en change la portée. Le lecteur y trouve la densité psychologique, le spectateur une intensité visuelle : deux expériences qui se complètent sans se répéter.