Désormais entièrement consacré à sa pratique artistique, Philippe Gauberti exposera ses créations mais aussi celles d’autres artistes, dans ce lieu singulier, à la fois galerie et atelier, qui ouvre ses portes ce vendredi 5 septembre au cœur de Tarbes.
Ce quartier, c’est un peu le sien. C’est avenue Bertrand Barère, alors qu’il séjournait à l’hôtel Henri IV, que Philippe Gauberti a fait ses premiers pas. Un peu plus tard son chemin le mènera quelques dizaines de mètres plus loin dans son appartement. Désormais soulagé de ses obligations professionnelles, le sculpteur bigourdan, dont les créations en inox, déstructurées mais élégantes, bigarrées et intrigantes, aimantent, cherchait son nouveau domicile artistique, après avoir déjà investi le centre-ville durant quelques mois il y a deux ans. « Cette galerie éphémère a été un succès, au-delà de ce qu’on espérait, explique l’artiste contemporain. Voir la réaction des Tarbais, ça nous confortait dans l’idée que l’art avait sa place dans cette ville. Pourtant, Tarbes n’est que trop peu exposée à l’art, alors qu’il y a une réceptibilité réelle à l’art. Il faut arrêter avec ces idées préconçues. Avec Karine (sa compagne), on voulait vraiment donner accès aux Tarbais à des artistes de renommée nationale et internationale, dont beaucoup sont des amis. »
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L’intention et l’horizon esquissés, encore fallait-il trouver le décor adéquat. Et ce local qui abritait une ancienne imprimerie qui avait filé une première fois, avant qu’un vide-maison n’aiguise la curiosité de Philippe Gauberti. Le coup de cœur se confirmait et la friche grisonnante s’apprêtait à retrouver couleurs et vie. « On a tout refait avec cet objectif de créer un lieu élégant et ouvert, accessible », précise l’artiste.
La nouvelle enseigne de la galerie FannyArt donne le ton, sur cette façade majestueuse réhabilitée.
« Fannyart », un hommage félin
Au total, avec les recommandations de l’architecte des bâtiments de France, dix-huit mois de travaux seront nécessaires pour installer ici l’atelier où le sculpteur pourra laisser libre cours à son processus créatif ainsi que la galerie. « On a voulu un aménagement soigné et lumineux, comme un sanctuaire de l’art à Tarbes qui a enfanté de grands artistes comme François Pellarey. » Un nouveau théâtre artistique jusqu’ici abrité des regards mais que seule éclaire l’enseigne « Fannyart » (en hommage au chat du couple disparu juste avant l’aménagement), sertie d’un cube déstructuré, signature de Philippe Gauberti. « On veut que les Tarbais aient la surprise et qu’ils n’hésitent pas à pousser la porte. On veut créer cette opportunité de rencontre. »
Philippe et Karine, qui assurera l’accueil au quotidien à la galerie Fannyart, présentent un des portraits colorés de Fabiola Govare..
Andy Barréjot
Car si un espace est réservé dans la galerie au travail artistique de Philippe Gauberti, les créations de deux artistes seront exposées et renouvelées tous les quatre mois. « On ne veut pas quelque chose d’élitiste mais d’ouvert. Au gré de ma carrière j’ai eu la chance de tisser des relations avec nombre d’artistes de renommée nationale ou mondiale. » C’est le cas des deux premiers créateurs : Fabiola Govare et ses portraits figuratifs, colorés et chaleureux, et ZED dont les silhouettes minimalistes sculptées figurent les postures de l’individu, dans un univers pop art. Trois artistes pour une même ouverture ce vendredi 5 septembre, au cours d’un vernissage où le couple a tenu à impliquer les acteurs locaux, les commerçants, les voisins. « L’idée c’est d’aller à la rencontre de tous, à travers l’art. » Et d’imprimer une nouvelle identité esthétique au cœur de Tarbes.
A compter du 5 septembre, la galerie Fannyart, avenue Bertrand Barère, sera ouverte du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14h à 19h.