La plupart des villes sont associées à des images stéréotypées, et Grenoble n’y échappe pas : qualifiée parfois de Silicon Valley française, épicentre de l’innovation, tantôt décrite comme un lieu marqué par une violence endémique, quelle est la réalité de Grenoble derrière ces stéréotypes ? Un collectif de 17 sociologues ont co-écrit un ouvrage aux éditions de la Découverte pour répondre à cette question. Pour nous en parler, Guillaume Erner reçoit Sofia Aouani, chercheuse postdoctorale au Centre de sociologie des organisations de Sciences Po Paris et docteure en sociologie à l’Université de Grenoble-Alpes.
Grenoble face à des stéréotypes ancrés
Sofia Aouani nous explique que la ville de Grenoble fait face à deux préjugés majeurs. Elle bénéficie d’une part d’une image positive puisqu’elle est décrite comme une ville d’innovation, motrice de transformations à la fois sur le plan politique et technologique.
D’un autre côté, la ville est aussi perçue comme oppressante du fait de la pollution, mais aussi de la violence qui semble s’y exercer.
Des préjugés nuancés par un portrait sociologique de la ville
Le collectif de sociologues ayant étudié la ville apporte un regard scientifique sur ces préjugés en identifiant et en donnant un contexte à ces représentations. L’étude montre alors que les clichés au sujet de la ville de Grenoble résultent d’une dramatisation des faits et d’une construction politique, notamment véhiculée par des discours liants violence et immigration.