Cinq minutes pour se rendre à la Benauge, et dix-sept minutes jusqu’au port de Bègles. Depuis lundi 1er septembre, la ligne 3 du Bato, la navette fluviale métropolitaine de TBM, reliant le quartier de la Benauge de Bordeaux aux rives d’Arcins de Bègles fait une nouvelle étape, en s’arrêtant au tout nouveau ponton Belvédère, situé quai de la Souys, sur la rive droite, à proximité du quartier éponyme.
Avec l’ouverture en mai dernier du lieu culturel Bien public, ce ponton pose un nouveau jalon dans le développement de la vie du Belvédère et son « désenclavement », selon Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. « Le Belvédère est un quartier qui pendant trop longtemps était défini comme en devenir », a affirmé l’édile, lors de son inauguration mardi 2 septembre. La structure, ressemblant quelque peu à la passerelle Eiffel se trouvant en aval, a coûté 3,2 millions d’euros à la Métropole.
Le ponton se situe quai de la Souys, en amont de la passerelle Eiffel.
Fabien Cottereau/SO
Développement
Depuis l’année dernière, et l’arrivée sur la Garonne de deux nouveaux catamarans hybrides électriques (pouvant même naviguer à l’hydrogène) d’une capacité de 70 places, pouvant porter à leur bord 10 vélos et disposant de deux places pour les usagers en fauteuil roulant (UFR), le service fluvial a changé de braquet, en s’axant autant sur les transports pendulaires que sur le tourisme fluvial. Lancé en 2013, anciennement nommé Batcub, le Bato avait alors peu de prise sur les métropolitains, ne représentant en 2023 que 0,2 % du trafic global de TBM et 423 000 voyages en 2024.
Le ponton fait 50 mètres de long. Les navires pourront y accoster des deux côtés.
Fabien Cottereau/SO
Un changement de recette qui a l’air de prendre puisque la fréquentation du Bato a augmenté de 71 % sur les sept premiers mois de 2025 (sûrement aidée par la fermeture du pont de pierre durant trois mois) par rapport à 2024, malgré quelques couacs de fiabilité cet été. « Ils ont été essentiellement dus à des problèmes électriques. Cela a été réglé rapidement et c’est assez fréquent à ce stade de fiabilisation des bateaux », détaille Pierrick Poirier, directeur général de Keolis Bordeaux Métropole Mobilités (K2BM), exploitant le réseau de transport métropolitain.
Vers un million d’usagers
Ainsi, ce nouveau quai va permettre de renforcer le transport fluvial, en ayant « comme ambition d’avoir un million d’usagers par an d’ici à 2030 », a estimé Christine Bost, présidente de Bordeaux Métropole. Outre les Bato, l’édifice, long de 50 mètres, va également accueillir des embarcations de secours à victime de la nouvelle caserne des pompiers Bordeaux-Bastide, se trouvant non loin de là, et d’autres navires voulant par la suite s’aventurer vers le port de la Lune. « En s’arrêtant, les navires pourront mieux appréhender la navigation entre les ponts et attendre la bonne heure de marée, ce qu’ils ne pouvaient pas faire auparavant », développe Laurent Nemery, chef de projet tourisme fluvial chez Bordeaux Métropole.
Afin d’élargir l’offre, six nouveaux pontons (notamment à l’Arkéa Arena, à Bouliac, à Bacalan Brandenburg, à Bastide Brazza et à Paludate) devraient voir le jour à l’horizon 2028-2031. Un prochain édifice devrait être érigé d’ici à 2028, au niveau du quai Saint-Michel.