Par
Julie Bossart
Publié le
2 sept. 2025 à 17h52
Sujet à contre-courant. Alors que les esprits sont tout accaparés par la rentrée scolaire et que la météo fait des siennes, on vous reparle de la baignade dans la Seine à Paris. Succès populaire (près de 100 000 personnes ont fait trempette dans le fleuve) et sanitaire (aucun cas grave d’infection n’a été détecté jusqu’à présent) pour la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), cette activité gratuite a été prolongée, mais seulement sur deux des trois sites retenus cette année.
Permettre aux bateaux de naviguer
Si le site de Grenelle (15e) restera accessible jusqu’au 7 septembre, et celui de Bercy jusqu’au 14 septembre (avec un week-end bonus dans le 12e, les 20 et 21 septembre), celui du Bras Marie, situé au pied du pont de Sully et face à l’île Saint-Louis (4e), a définitivement fermé son bassin. Une décision prise il y a des mois, recontextualise la préfecture d’Île-de-France : « Depuis l’officialisation des trois sites de baignade en mai dernier, il a été annoncé que le site serait déplacé les années suivantes. C’est un engagement pris par l’État avec la Ville de Paris de proposer un lieu plus adapté à la navigation des bateaux. »
Fin mars, les acteurs de l’industrie fluviale avaient en effet alerté sur le risque que ferait peser sur leur filière la baignade dans la Seine. Le site du Bras Marie les inquiétait particulièrement du fait de sa configuration : la navigation y est coupée en deux, l’une sur le bras principal, l’autre sur le Bras Marie.
« Si on [le] ferme [pour des raisons de sécurité liée à la baignade], les navires de croisière devront passer par le bras principal et s’insérer dans une circulation alternée, ce qui créerait des embouteillages », relavait Didier Leandri, président d’Entreprises fluviales de France (E2F). De son côté, Olivier Jamey, président de la Communauté portuaire de Paris (CPP), redoutait « des pertes financières colossales » pour le secteur du tourisme fluvial, « qui transporte chaque année 9 millions de passagers », dont la plupart en juillet et en août, mais aussi un ralentissement de l’activité fret.
Deux autres sites à l’étude
Dans un récent article du Figaro, Taoufiq El Amrani, responsable des Bateaux-Mouches, reconnaissait qu’ils avaient pu travailler la plupart du temps, mais regrettait que l’information des jours de fermeture des sites pour cause de pluie n’ait pas bien circulé, ce qui a ajouté des contraintes supplémentaires inutiles aux pilotes. » Un patron de bateau de marchandise expliquait quant à lui que, pour éviter la fermeture de Bras Marie le dimanche dans le sens province-Paris, il avait dû travailler de nuit le samedi. Et de trancher : « Ce n’est pas à refaire. »
« Aucun bateau ni aucune barge n’a été empêché de naviguer », précise pour sa part la préfecture. La question désormais est de savoir quel autre site viendra remplacer celui du 4e, l’an prochain. Des solutions de repli sont envisagées, assure la préfecture : « Des études sont en cours pour évaluer deux options au pont Louis-Philippe [4e] ou à la hauteur des jardins Tino-Rossi [5e]. »
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.