Chloe Malle, ici au mois de mai 2023, à New York.

Lexie Moreland / WWD via Getty Images

Chloe Malle, ici au mois de mai 2023, à New York.

MÉDIAS – Chose promise, chose due : la digne héritière d’Anna Wintour a été annoncée dans la presse, ce mardi 2 septembre, un peu moins de dix jours avant l’ouverture de la Fashion Week de New York. Les rumeurs disaient vrai. Il s’agit bien de la Franco-américaine Chloe Malle, fille du cinéaste français Louis Malle et de l’actrice américaine Candice Bergen.

À 39 ans, celle qui jusqu’ici s’occupait déjà de la rédaction en chef du site de Vogue et coanimait le podcast du magazine se voit remettre le titre de responsable du contenu éditorial. Arrivée dans l’entreprise en 2011 pour gérer ses réseaux sociaux, la journaliste doit prendre ses fonctions de manière imminente, d’après le New York Times.

Loin d’une carrière dans le cinéma comme ses parents, Chloe Malle a suivi des études de littérature à la prestigieuse Brown University mais aussi à la Sorbonne, puis a écrit pour le New York Times, le Wall Street Journal ou le New York Observer, avant d’intégrer les rangs du plus prestigieux des magazines de mode sous la gouvernance d’Anna Wintour.

« Personne ne remplacera Anna »

La papesse de la mode ne dépose pas tout à fait sa tiare pontificale. Elle reste, d’une part, directrice éditoriale des éditions internationales de Vogue, faisant d’elle la première interlocutrice de sa successeure. De l’autre, elle est toujours directrice de la rédaction du groupe Condé Nast, maison mère d’une flopée d’autres titres, comme GQ, Vanity Fair, AD et Glamour.

Anna Wintour, ici au mois de juin 2025, à New York.

KENA BETANCUR / AFP

Anna Wintour, ici au mois de juin 2025, à New York.

Selon l’entreprise, cette décision devrait permettre à la new-yorkaise de 75 ans de se consacrer davantage à son rôle international au sein de ce géant des médias. À l’annonce de son « départ », elle a à juste titre déclaré à ses employés ne pas avoir l’intention de changer de bureau, ni de déplacer « une seule de ses poteries Clarice Cliff ».

« La vérité, c’est que personne ne remplacera Anna », admet à son tour Chloe Malle, dans les colonnes du New York Times. Avant d’ajouter : « Je sais que certaines personnes intéressées par ce poste étaient quelque peu intimidées à l’idée qu’Anna se trouve au bout du couloir. » Ce n’est pas son cas. Mieux, elle s’en réjouit.

Anna Wintour aux pages tennis

Figure médiatique et reconnue, Anna Wintour s’est imposée dans l’industrie de la mode qu’elle a secouée dès sa première couverture pour Vogue, en 1988, même si le manque d’égard vis-à-vis des journalistes et artistes noirs dans les pages du magazine l’a placé sur la sellette au moment du Black Lives Matter.

Saluée pour les liens qu’elle a noués entre son secteur et les célébrités, Anna Wintour va continuer d’accorder « une grande attention » à son Met gala, le plus mondain des dîners caritatifs, et a aussi précisé vouloir garder un œil sur le futur de Vogue World, gigantesque défilé de mode annuel, dont la dernière édition s’est tenue à Paris pendant les JO.

Quid des défilés ? Sera-t-elle toujours aussi présente au premier rang de chaque Fashion Week ? Mystère. En revanche, une chose est sûre. « Il va sans dire, a-t-elle conclu devant ses employés en juin dernier, que j’ai l’intention de rester rédactrice en chef des pages tennis et théâtre chez Vogue à perpétuité. »