En Suède, des chercheurs ont affirmé que les médicaments
traitant le trouble du déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité (TDAH) pouvaient avoir d’autres bénéfices. Selon leur
étude, ces médicaments pourraient réduire le risque de
comportements pouvant mener à des actes criminels. Comment ceci
est-il possible ?
Des effets plus profonds que la simple atténuation des
symptômes du TDAH
Comme l’indique la plateforme Handi Connect, le trouble du déficit de
l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche 5% de la
population mondiale, ainsi que 3% des adultes et 3 à 6% des enfants
de 6 à 12 en France. Il s’agit ici d’un trouble du
neurodéveloppement provoquant généralement trois types de symptômes
dont l’apparition peut être simultanée, à savoir des difficultés
d’attention et de gestion de l’impulsivité, ainsi que des problème
en lien avec l’hyperactivité et l’hyperkinésie. Évidemment,
le TDAH peut avoir de lourdes conséquences sur
la vie sociale et l’apprentissage, entre autres.
Afin de lutter contre le TDAH, les médecins prescrivent
généralement des médicaments (psychostimulants), ces derniers
capables d’atténuer les symptômes immédiats. Cependant, les études
sur les effets à long terme sont très rares, surtout que les
prescriptions ont
considérablement augmenté ces dernières années dans le monde
entier, suscitant logiquement un débat important sur leur
efficacité et leur innocuité.
Justement, des scientifiques du département d’épidémiologie
médicale et de biostatistique de l’Institut Karolinska (Suède) ont
mené des travaux sur le sujet, des recherches ayant fait l’objet
d’une publication dans le British Medical Journal le 13 aout 2025. Cette étude
est d’ailleurs assez vaste, concernant environ 150 000 personnes
atteintes de TDAH. Selon les résultats, la prise de médicaments
permettant de traiter le trouble a des effets allant beaucoup plus
loin que l’atténuation des symptômes du TDAH. Les chercheurs ont
souligné une baisse non négligeable du risque de comportements
suicidaires, de toxicomanie mais également, d’accidents de la route
et autres blessures accidentelles.
Crédit :
iStock
Crédits : AndreaObzerova / iStockUn traitement bénéfique pour la société en général ?
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques ont eu recours à
une émulation d’essais ciblés. Il s’agit là d’une méthode
impliquant l’analyse de grands ensemble de données d’observation,
comme s’il était question d’informations en provenance d’essais
cliniques randomisés.
Pour ce faire, les auteurs ont étudié des documents présents
dans des dossiers médicaux et juridiques suédois et ce, afin de
comparer les personnes atteintes de TDAH sous traitements et celles
qui ne le sont pas. Les résultats sont édifiants : les personnes
sous traitement présenteraient 25% de risques en moins d’avoir des
problèmes d’alcool ou de drogue. Soulignons également 16% de
risques en moins de causer des accidents de la route ou encore, de
présenter des comportements suicidaires (15%). Les chercheurs ont
également noté une baisse importante des risques de condamnation au
pénal (25%).
« Ces résultats apportent des preuves des effets du
traitement médicamenteux du TDAH sur des résultats sanitaires et
sociaux importants qui devraient éclairer la pratique clinique et
le débat sur le traitement médicamenteux de ce
trouble. », peut-on lire dans l’étude.
Pour les gouvernements, ces informations peuvent s’avérer très
importantes. En effet, les décideurs politiques ont ici davantage
l’occasion de comprendre les avantages d’un tel traitement pour la
société en général, notamment en ce qui concerne la santé mentale
et la criminalité.