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Quatre mois après le meurtre de leur fille Lorène, 15 ans, au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides de Nantes, ses parents annoncent la création d’une association financée par des dons recueillis dans une cagnotte. Ils expliquent souhaiter faire la santé mentale des jeunes une priorité.
Leur fille avait été mortellement poignardée par un camarade dans un lycée de Nantes. Quatre mois plus tard, les parents de Lorène se sont exprimés mardi 2 septembre pour notamment annoncer qu’ils utiliseront les fonds collectés sur une cagnotte pour des projets de prévention liés à la santé mentale des jeunes. En créant une association qui fera « dialoguer toutes les générations » pour décider quels projets seront financés avec les plus de 80 000 euros collectés, les parents de la jeune fille souhaitent aussi « rappeler aux politiques que la question de la santé mentale, c’est prioritaire », ont-ils déclaré sur France Inter, préférant ne pas donner leur nom.
Fin avril, Lorène, 15 ans, avait été mortellement poignardée et trois autres lycéens blessés par un élève de 16 ans, hospitalisé par la suite en psychiatrie. « Ce qu’il s’est passé n’aurait pas dû se passer », a affirmé la mère de l’adolescente. « Des personnes qui ont des problèmes, qui ont une santé mentale fragile, qui ont des maladies psychiques, ça existe depuis que l’humain est l’humain […] On est quand même en 2025, et la psychologie a développé tellement d’outils. Et là, on ne serait pas capable de les mettre en œuvre, on n’est pas capable de faire de la prévention pour empêcher ça. C’est quand même assez inquiétant », a-t-elle poursuivi.
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Ne « pas construire une société sur la suspicion envers les jeunes »
Quelques heures après l’attaque mortelle au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides, le Premier ministre François Bayrou avait estimé que l’installation de portiques à l’entrée des établissements scolaires était « une piste » pour éviter de nouvelles attaques au couteau dans les écoles. Interrogé sur cette hypothèse, le père de Lorène a estimé qu’on ne pouvait « pas construire une société sur la suspicion envers les jeunes ». « Ce n’est pas en les empêchant d’agir que ça va fonctionner. Ils pourront toujours agresser ailleurs s’ils ont envie d’agresser. La question, c’est pourquoi ils ont envie d’agresser ? La question, c’est pourquoi ils n’ont pas trouvé avant quelqu’un qui peut les aider avant qu’ils en arrivent là ? », a poursuivi la mère de la jeune fille.
Les deux parents ont par ailleurs affirmé qu’ils ne s’exprimeraient « jamais sur l’agresseur » de leur fille. Quelques jours après les faits, le procureur de la République avait indiqué qu' »aucun mobile » ne pouvait être évoqué de « façon certaine ».