La querelle historique entre Valentino Rossi et Marc
Marquez continue d’alimenter les conversations du paddock. Mais
pour Loris Capirossi, triple champion du monde et témoin de
nombreuses rivalités en piste, le temps finira par adoucir même les
blessures les plus profondes.

L’Italien en sait quelque chose : en 1998, lors
de la finale 250cc en Argentine, il avait provoqué l’un des
épisodes les plus controversés de l’histoire de la moto en envoyant

Tetsuya Harada
au tapis dans le dernier
virage, s’adjugeant le titre.

Malgré la tension extrême née de ce contact violent – qui lui
avait valu un retrait de points par la FIM (plus tard annulé en
justice) et un licenciement d’Aprilia – Capirossi
souligne aujourd’hui que sa relation avec Harada a
évolué :

« Aujourd’hui, nous sommes de grands amis.
Il y avait une forte rivalité, et l’histoire est bien connue, mais
le temps remet toujours les choses en place quand
on arrête la compétition et qu’on n’est plus adversaires, mais
anciens collègues. »

L’amitié née avec Harada dépasse désormais la
piste : « une belle amitié est née,
même entre familles, et tout a été facilité par le fait que nous
soyons quasiment voisins. »

Loris Capirossi

Loris Capirossi :
« de Stoner à Biaggi : Rossi a déjà tourné d’autres
pages »

Capirossi s’appuie sur d’autres exemples pour
illustrer son optimisme : « je pense que Rossi et Marquez
finiront par faire la paix. Tôt ou tard, ils devront la faire, du
moins je l’espère. »

Et d’ajouter sur
crash.net
: « prenons l’exemple de Casey Stoner ou de Jorge
Lorenzo lui-même : Valentino les a également invités au Ranch et
maintenant, tout cela est derrière lui. Il y a de l’estime, de
l’amitié, du respect et le fier souvenir de ce que c’était.
»

Même avec
Max Biaggi
, autrefois ennemi juré,
Rossi partage désormais des rires sur leur
rivalité passée : « le temps arrange toujours les choses quand
on ne court plus, et je pense, et j’espère même, qu’il en
sera de même entre Vale et Marc
. »

Capirossi conclut avec une pointe de réalisme mais sans perdre
l’espoir : « bon, peut-être que ce ne sera pas comme ça, mais
le temps apaise toutes les tensions. »

Pour l’ancien pilote Ducati, la rivalité

Rossi–Marquez
, aussi féroce et marquante
soit-elle, finira par se transformer, comme tant d’autres, en
respect mutuel et mémoire partagée. En attendant, le paddock
retiendra la leçon du sage de 52 ans : aucune
rivalité n’est éternelle. Même les guerres les plus fratricides
finissent par devenir… des histoires à raconter à ses
petits-enfants.

Marquez Rossi