La guerre à Gaza était déjà présente dans la programmation du festival Livres dans la Boucle , le salon littéraire programmé du 19 au 21 septembre prochain. Parmi les quelque 200 auteurs invités figure en effet Rachid Benzine qui, dans son dernier roman, L’Homme qui lisait des livres , retrace la vie d’un libraire à Gaza.
« Inadmissibles »
Une guerre déjà présente, donc, mais qui s’invite de façon plus polémique cette semaine. Ce mardi matin, la section bisontine du Parti communiste français (PCF) a en effet interpellé les organisateurs du festival via un communiqué, estimant qu’il faudrait annuler la venue de l’essayiste Raphaël Enthoven , invité à venir parler, le 20 septembre, de son dernier ouvrage, L’Albatros , un livre sur sa mère disparue.
En cause : non pas le roman, mais les propos tenus par le philosophe sur le réseau social X le 15 août dernier : « Il n’y a aucun journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse ».
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Une affirmation réfutée, selon la cellule investigation de Radio France « par toutes les organisations de journalistes interrogées », parmi lesquelles « l’ONG française Reporters sans Frontières ou le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) basé à New York ». Mais réaffirmée par l’auteur, toujours sur X, le 17 août.
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Des propos « inadmissibles » selon les communistes bisontins. D’où leur interpellation à l’adresse du festival porté par Grand Besançon Métropole : « Les organisateurs cautionnent-ils ce genre de propos ? Approuvent-ils la criminalisation de journalistes ? […] Bref, faut-il encore accueillir Raphaël Enthoven ? Pour les communistes de Besançon, c’est NON ! »
Des déclarations « polémiques »
GBM a réagi dans l’après-midi : « Les récentes déclarations polémiques de Monsieur Enthoven sont de nature à remettre en cause la sérénité du déroulement du festival littéraire Livres dans la boucle. Dans ces conditions, l’organisateur Grand Besançon Métropole a demandé au prestataire de la manifestation d’annuler sa venue fin septembre ».
Le philosophe n’est donc plus le bienvenu. Sa déclaration du mois d’août lui avait valu insultes et menaces de mort. « Ce qui est évidemment condamnable », précise le PCF avant d’enfoncer le clou : « Cela ne doit pas faire oublier le caractère intolérable de ces propos : ils donnent tout simplement carte blanche à l’armée israélienne pour assassiner sans honte ceux qui voudraient informer et dénoncer ses forfaits ».
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Une prise de position qui intervient au lendemain de l’appel de Reporters sans frontières pour que cesse « le meurtre de journalistes à Gaza ». Et quelques jours avant l’intervention annoncée de Raphaël Enthoven à la « Grande soirée » de syndicat patronal interprofessionnel CPME 25 à la Saline Royale d’Arc-et-Senans où plus de 400 chefs d’entreprise sont attendus. L’essayiste a été invité à y tenir une conférence sur « l’intelligence artificielle et ses limites ».