Le développement d’une poitrine chez l’homme, appelé gynécomastie, est un phénomène plus courant qu’on ne le pense. Touchant environ 40 % des adolescents de façon transitoire et jusqu’à 50 % des hommes après 65 ans, ce changement physique est le plus souvent bénin. Pourtant, dans certains cas, il peut masquer des pathologies graves comme des cancers ou des maladies hépatiques. C’est pourquoi un médecin britannique tire la sonnette d’alarme sur l’importance de ne jamais ignorer ce symptôme et de consulter rapidement en cas de doute. Une vigilance d’autant plus cruciale que certaines formes de cancer touchent désormais des populations de plus en plus jeunes.
L’alerte d’un médecin britannique sur les réseaux sociaux
Le Dr Surak Kukadia, médecin généraliste du NHS britannique connu sous le nom de Dr Sooj, a récemment publié une vidéo sur TikTok qui a déjà été visionnée plus de 228 000 fois. Dans cette intervention, rapportée par le journal Sud-Info, le praticien met en garde contre un symptôme apparemment banal mais potentiellement révélateur de maladies graves : la gynécomastie, c’est-à-dire le développement d’une poitrine chez l’homme.
« C’est un signe très important à connaître car il pourrait être le signe de nombreuses choses différentes. Notamment une maladie du foie, un cancer des testicules et même un cancer du sein », alerte le médecin britannique. Son message est clair : dès qu’une bosse, un gonflement ou une anomalie inhabituelle se présente, il est essentiel de consulter sans attendre pour obtenir un diagnostic.
Cette mise en garde prend une dimension particulière quand on sait que certains cancers touchent des populations de plus en plus jeunes. Le cancer des testicules reste ainsi le plus fréquent chez les hommes jeunes, avec un pronostic favorable uniquement lorsqu’il est diagnostiqué tôt et traité rapidement.
Des témoignages qui rappellent l’importance du dépistage précoce
Sur les réseaux sociaux, des témoignages bouleversants rappellent l’importance d’une vigilance accrue. Un internaute a notamment partagé son expérience après avoir perdu un testicule suite à un cancer détecté trop tard. Dans son témoignage, il insiste : « Vous connaissez votre corps mieux que quiconque et si quelque chose ne va pas, allez à l’hôpital pour un examen. »
Le Dr Kukadia souligne également que la gynécomastie peut révéler d’autres pathologies graves au-delà des cancers. Les maladies du foie, par exemple, progressent de manière inquiétante. Selon le British Liver Trust, une personne sur cinq serait désormais concernée par ces pathologies hépatiques, souvent sans même le savoir, faute de dépistage adapté.
Les symptômes à surveiller incluent la présence de grosseurs ou gonflements, le durcissement des testicules, une sensation inhabituelle de lourdeur mais aussi les écoulements du mamelon ou les modifications visibles de son apparence. Comme le rappelle le médecin britannique, ignorer ces changements revient à laisser s’installer des maladies qui, traitées à temps, auraient pu être maîtrisées.
Qu’est-ce que la gynécomastie : un symptôme plus fréquent qu’on ne le pense
La gynécomastie correspond à une augmentation du volume de la glande mammaire chez l’homme. Contrairement aux idées reçues, ce phénomène est extrêmement fréquent et touche une large partie de la population masculine française à différents âges de la vie.
Les chiffres sont révélateurs : environ 40 % des adolescents présenteraient ce symptôme de façon transitoire, principalement entre 10 et 17 ans. Chez l’adulte, environ 10 % des cas persistent. Chez les personnes âgées, la prévalence peut même atteindre 50 % après 65 ans.
La gynécomastie se manifeste par une hypertrophie du tissu glandulaire mammaire masculin, qu’il faut différencier de l’adipomastie (simple augmentation de la masse graisseuse au niveau du sein). Elle peut être unilatérale ou bilatérale et s’accompagner d’une gêne locale, parfois perceptible visuellement ou au toucher.
Comprendre les mécanismes et savoir quand s’inquiéter
Le mécanisme principal de la gynécomastie repose sur un déséquilibre hormonal : une augmentation du rapport œstrogènes/testostérone favorise le développement du tissu mammaire. Cette situation est normale et fréquente lors de trois périodes de la vie :
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Chez le nouveau-né (plus de deux tiers des cas), par passage transplacentaire des œstrogènes maternels
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À la puberté (30 à 70 % des garçons entre 10 et 17 ans)
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Chez les hommes âgés (jusqu’à 50 % après 65 ans)
Dans la majorité des cas, la gynécomastie reste bénigne et transitoire et se résolve spontanément sans nécessiter de traitement particulier. Cependant, elle peut parfois révéler des pathologies plus graves, notamment des maladies endocriniennes, hépatiques, rénales, des tumeurs testiculaires, ou être liée à la prise de certains médicaments.
C’est pourquoi, comme le souligne le Dr Kukadia, le diagnostic nécessite une exploration médicale approfondie en cas de persistance à l’âge adulte ou d’apparition soudaine. La règle d’or reste la même : tout changement inhabituel du corps mérite une consultation médicale pour écarter toute pathologie sous-jacente et bénéficier, le cas échéant, d’une prise en charge précoce optimisant les chances de guérison.