A quelques jours du vote de confiance à l’Assemblée nationale, François Bayrou semble prêt à infléchir sa ligne. Le Premier ministre, qui avait proposé la suppression de deux jours fériés pour alléger la dette publique, pourrait finalement abandonner cette mesure contestée.

Mardi, à l’issue d’une rencontre d’une heure à Matignon, Bruno Retailleau a expliqué que Les Républicains avaient demandé au chef du gouvernement de retirer les dispositions les plus sensibles de son plan. « Il fallait qu’un certain nombre de mesures qui heurtent les Français puissent être soustraites, retirées du plan », a déclaré le président des sénateurs LR.

Une mesure qui ne passe pas

L’idée de supprimer le lundi de Pâques et le 8-Mai, avancée mi-juillet par François Bayrou et censée rapporter 4,2 milliards d’euros sur les 44 milliards d’économies recherchés pour 2026, avait provoqué une vive réaction. « Cette mesure ne passait pas auprès de la population et avait choqué notre famille politique », a reconnu le ministre de l’Intérieur.

Face à la contestation, le locataire de Matignon aurait laissé entendre qu’il était prêt à reculer. « Le Premier ministre m’a dit : sur les bases de ce que les députés portent, c’est quelque chose que je peux entendre et sur lequel je suis prêt à m’exprimer tout prochainement », a rapporté Laurent Wauquiez, patron des députés LR, accompagné de François-Xavier Bellamy et Mathieu Darnaud.

D’autres pistes évoquées par Les Républicains

Les Républicains proposent en échange d’autres pistes d’économies. « La proposition que nous avons faite, c’est de dire on renonce à cette mesure. En contrepartie, il faut des économies, on propose une grande loi de lutte contre la fraude et l’assistanat et l’ouverture du débat sur le temps de travail », a détaillé de son côté Laurent Wauquiez.

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Reste la question cruciale du vote de confiance prévu le 8 septembre. Interrogé sur l’attitude de sa famille politique, le ministre de l’Intérieur a esquivé : « Ce n’est pas notre choix, mais celui du Premier ministre. » Avant d’insister sur l’enjeu budgétaire : « La question qui est posée, c’est de savoir si la dette astronomique qui pèse sur les épaules de tous les Français, c’est une menace ou pas ? Eh bien moi, vous ne me ferez pas répondre non à cette question. »