Il veut retrouver sa place. Son rang. Son histoire. À Toulon, le Sporting ne fête pas seulement ses 80 ans cette saison. Il affirme surtout son ambition de redevenir un acteur majeur du football français.
En coulisses, ça s’active. Et sur le terrain, le départ est plutôt prometteur en National 2 : un nul (1–1 contre Bobigny), une victoire (2–0 contre Grasse), un buteur fidèle à ses statistiques, et un club qui ne cache plus ses intentions.
Une nouvelle esplanade Delio Onnis
Tout commencera officiellement le 6 septembre prochain à 9 h 30, sur l’esplanade du stade Bon Rencontre. Ce jour-là, la maire de Toulon, Josée Massi, l’actionnaire majoritaire du SCT, Claude Joye, les joueurs d’hier et d’aujourd’hui, les élus, les licenciés du club et les supporters inaugureront le nouveau parvis du stade, baptisé du nom de Delio Onnis, figure emblématique du Sporting.
« C’est un acte symbolique pour le club », confie Thierry Oelker, directeur du développement, à la manœuvre dans ce virage stratégique. Avant d’ajouter, sourire en coin :
« Qui d’autre que lui ? On adore ces joueurs avec la grinta, Italo-Argentin, forcément, ça parle aux Toulonnais. »
© Sporting Club de Toulon – Avant de rejoindre le Sporting, Thierry Oelker était directeur des opérations du Toulon St-Cyr Var Handball. Le Sporting « n’a pas sa place en National 2 »
Delio Onnis, meilleur buteur de l’histoire de la Ligue 1 avec 299 buts, a porté les couleurs du Sporting entre 1983 et 1986. Des chiffres qui interpellent : « Le club a une histoire. Il n’est pas à sa place en National 2. C’est la 12e ville de France… », regrette le directeur du développement.
Pour cette inauguration, les anciens du club répondront présents, à l’image de Bafétimbi Gomis, David Ginola, ou encore Roland Courbis.
Un nouveau musée et un maillot collector
Mais les 80 ans du club ne se résument pas à une plaque commémorative. Le musée du Sporting va lui aussi évoluer, avec l’ouverture d’une salle entièrement consacrée aux maillots historiques du club et autres souvenirs.
Un travail patrimonial : « Le Sporting en Une de France Football, il est collector celui-là », pointe Thierry Oelker du doigt lors d’une visite en avant première improvisée. Une manière de rappeler que la tunique jaune et bleu a connu de belles heures.
© A. Assante – Maillots rétro, Unes et articles de journaux, photos… Le musée du Sporting au stade Bon Rencontre a fait peau neuve.
Côté terrain, le club profite de l’occasion pour lancer un maillot collector. Noir et or, il sera porté pour la première fois lors de la rencontre contre Nîmes, le jour même de l’inauguration. « Il deviendra notre maillot extérieur pour toute la saison. »
Impliquer l’écosystème du Var dans le projet du Sporting
Le développement structurel est au cœur du projet. Le Sporting compte aujourd’hui une soixantaine de partenaires privés, que l’ancien responsable merchandising du FC Sochaux entend fructifier : « Le dernier en date est les Cafés Maurice. » L’entreprise, artisan torréfacteur à Toulon, lancera pour l’occasion un café spécial Sporting.
Avec un budget de 2,5 millions d’euros — l’un des plus importants de National 2 — et quelque 1 000 licenciés, le Sporting affiche des fondations solides. Reste un point névralgique : le stade Bon Rencontre. Propriété de la mairie, cet équipement de 8 000 places pourrait, à moyen terme, faire l’objet d’un projet de modernisation. Une évolution que le club appelle de ses vœux pour accompagner son développement.
Remplir de nouveau les tribunes du stade Bon Rencontre
Car au fond, tout est là : ramener les supporters.
« Aujourd’hui, on est 1 000 de moyenne. Ce n’est pas notre ambition. On veut retrouver cette pression populaire, ce supplément d’âme qui a toujours fait vibrer Bon Rencontre. »
Et pour cela, rien de tel qu’un buteur : Abdoulaye Diallo, auteur de 28 buts la saison dernière. C’est sur lui que le club compte pour mener l’attaque et, peut-être, amorcer la remontée vers le monde professionnel. Car l’objectif est clair : retrouver, d’ici trois ou quatre ans, au minimum l’antichambre de la Ligue 1.