Par

Thomas Rideau

Publié le

2 sept. 2025 à 18h51

On appelle ça une contre-attaque. Ce 1ᵉʳ septembre 2025, presque un an après l’annulation avec perte et fracas du OHA festival, qui devait se tenir au Zénith de Rouen (Seine-Maritime), les organisateurs prennent la parole et ciblent un responsable dans ce fiasco culturel et financier : le Département. L’affaire va même être portée devant les tribunaux.

Le Département n’a pas versé les 100 000 € prévus dans la convention

Le Département de la Seine-Maritime était l’un des financeurs principaux de l’événement qui avait pour têtes d’affiche Franglish, Mosiman, Kaaris… Mais, il y a un an, les organisateurs, dépités, devaient annuler l’événement. Et de citer plusieurs raisons : le nombre de billets vendus n’était pas satisfaisant (environ 1 500 sur 3 000 à 4 000 attendus), une brouille avec le Zénith sur la question de la gestion des recettes liées à la vente des boissons…

Ce 1ᵉʳ septembre, Quentin Greffine, président de l’association à l’origine du festival, a pris la parole, et, contacté par 76actu, il pointe du doigt un nouveau responsable : le Département de la Seine-Maritime.

« C’est deux ans de calvaire »

« Ce dossier, c’est deux ans de calvaire avec le Département », souffle Quentin Greffine, presque soulagé aujourd’hui de pouvoir évoquer sa version des faits. Précisément, le Département a signé une convention avec l’association derrière le OHA festival. Dans cette convention, il est écrit noir sur blanc que le Département doit verser 100 000 euros aux organisateurs pour les aider à monter le projet.

Un premier versement de 50 000 euros a lieu. Deux autres de 25 000 doivent suivre. Mais le second va arriver « avec 50 jours de retard » sur la date prévue et le troisième n’aura tout simplement pas lieu suite à l’annulation du concert. « Ça nous a fait perdre du temps et des prestataires. » En plus de cet argent manquant, les organisateurs dénoncent des retards dans la signature de la convention et un manque de communication.

Redorer l’image de l’association OHA

« On a été abandonnés. On a été lâchés », déplore Quentin Greffine. Au final, on a été victimes d’une défaillance du Département et maintenant, on est endettés, alors quand j’entends qu’on est partis avec la caisse… » Les organisateurs regrettent aussi les propos du président Bellanger, prononcés en assemblée. Celui-ci avait notamment lâché qu’il avait « eu le sentiment de s’être fait avoir » avec le projet OHA festival.

Car il y a cet enjeu aussi pour les représentants de l’OHA festival qui veulent continuer à organiser des concerts et des événements. Il s’agit de se refaire une image et montrer que le fiasco de l’OHA est en grande partie, selon eux, du ressort de Département. Et justement, l’affaire va être jugée au tribunal administratif de Rouen dans les prochains mois, car les organisateurs veulent toucher la totalité de la subvention malgré l’annulation. La bisbille sera tranchée une bonne fois pour toutes.

Le commentaire du Département

Contacté, le Département de la Seine-Maritime a transmis la réaction suivante à la rédaction : « Le Département de la Seine-Maritime a déjà eu l’occasion d’exprimer sa position dans cette affaire. Toutefois, celle-ci fait aujourd’hui l’objet d’une procédure introduite par l’association OHA devant le tribunal administratif de Rouen. Dès lors, le Département laisse évidemment à l’autorité judiciaire le soin de trancher ce litige. »

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