• Le 13H de TF1 part à la découverte un dispositif inédit à Nancy (Meurthe-et-Moselle), où les policiers et les pompiers échangent leurs rôles.
  • L’objectif est de mieux comprendre les impératifs et les missions de chacun.
  • Cette convention unique baptisée « Vis ma Vie » prévoit une trentaine d’échanges par an.

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Le 13H

Ce biper, Sébastien, policier depuis plus de 27 ans, le porte pour la première fois. « Ça change du dispositif auquel je suis habitué, parce qu’on ne l’a pas forcément à la ceinture », plaisante-t-il. Le temps d’une journée, ce major de police à Nancy est plongé dans le quotidien de ses collègues pompiers. Un échange pour ensuite mieux se comprendre sur le terrain. « Vous vous interrompez le sport là ? », lui lance notre journaliste. « Un peu, maintenant, c’est une autre course », dit-il. 

Mieux se comprendre sur le terrain

Sa séance de sport avec ses collègues doit en effet être écourtée, l’ambulance sur laquelle Sébastien est affecté vient d’être déclenché pour une chute à domicile. « Ce n’est pas le genre d’intervention que nous, on gère en tant que policier, mais oui, des chutes à domicile et relevage pour reprendre leur terme, ça a l’air assez courant », confie-t-il. 

Et les interventions vont s’enchaîner. Cette fois, c’est le garage d’une maison qui brûle. Rapidement prise en charge dans le camion, la famille est hors de danger. « Entre le déclenchement de l’alerte et notre arrivée sur place, je pense que ça a été très rapide », affirme-t-il. Ici, les pompiers n’ont pas eu de mal à se positionner. L’accès à la maison était dégagé, mais ce n’est pas toujours le cas. « Quand ils arrivent en primo-intervenant, ils peuvent être à des endroits où nous avons besoin de placer nos engins de façon spécifique. Et là, ça, il peut le voir », explique Frédéric Pierson, adjudant-chef à la caserne Rives de Meurthe à Nancy. 

Nous retrouvons un autre Sébastien, pompier, en immersion avec un équipage de police secours. Dès la première intervention, il constate que le dialogue est d’habitude plus simple lorsqu’il porte son habit de pompier. « On pose les mêmes questions, mais ils ont un a priori sur la police, ils ne veulent pas parler à la police. Du coup, ils ont plus de facilité à nous parler à nous », analyse Sébastien Badina, adjudant-chef à la caserne Rives de Meurthe à Nancy.  

L’intervention n’est pas terminée qu’un appel tombe. Un refus d’obtempérer dans la même commune. « C’est de la recherche pure. Quand on intervient, on sait où on va, on sait qui on cherche. Là, c’est un peu plus compliqué, effectivement », reconnaît Sébastien Badine. Et les résultats sont là. « On a un véhicule Renault Scénic gris dans le camp des gens du voyage, fenêtre ouverte », affirme un des agents. Le conducteur est introuvable. La voiture est donc enlevée, direction la fourrière. La procédure, qui ne fait que commencer, a de quoi impressionner Sébastien. « On n’a pas cette obligation administrative aussi urgente et pressante qu’eux. Eux, après une intervention, ils peuvent passer une ou deux heures à rédiger », s’étonne-t-il. 

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Cette convention unique, baptisée « Vie ma Vie » et signée le 10 juillet à la caserne Rives de Meurthe à Nancy, prévoit une trentaine d’échanges par an. Elle pourrait rapidement être reprise dans d’autres casernes partout en France.

La rédaction de TF1info | Reportage Samuel CARDON, Christophe HANESSE