Cet été encore, le Shtandart, réplique d’une frégate russe, a fait parler de lui jusque dans les eaux bretonnes : pas officiellement invité mais quand même présent à la Semaine du golfe, il avait aussi prévu une escale en Ille-et-Vilaine, à Saint-Malo, avant que la préfecture ne rappelle que l’arrêté pris en août 2024 était toujours bien en vigueur. Un an après la polémique autour de sa venue aux Fêtes maritimes de Brest, le navire, désormais sous le pavillon des Îles Cook – ce qui ne l’exonère aucunement des sanctions auxquelles il est soumis – continue donc de faire couler de l’encre.

« Cela confirme ce que nous disons depuis le début »

Après le tribunal administratif de Rennes, puis le Conseil d’État, c’est la cour de justice de l’Union européenne qui a confirmé, dans une ordonnance rendue le 22 août 2025 mais tout juste mise en lumière par le collectif No Shtandart in Europe, l’interdiction faite d’accéder aux ports européens. « Cela confirme ce que nous disons depuis le début, assène le porte-parole du collectif. Que le Shtandard est bien concerné par le paquet de sanctions de l’Union européenne contre la Russie. La cour de justice de l’Union européenne prend une position très ferme. »

Le recours formulé par la propriétaire, le capitaine et l’armateur‑gérant du navire a en effet été rejeté par la cour de justice, qui l’a déclaré « irrecevable » sur la partie concernant l’article 3 sexies bis du texte 833/2014 précisant que « les répliques de navires historiques » étaient bien concernées par l’application de ces sanctions. Le navire-école Shtandart a été interdit d’accès, au cours de l’été, aux ports d’autres pays européens, comme l’Écosse, l’Irlande ou encore le Danemark,. « La frégate Shtandart n’est pas une arme politique. […] Rien ne justifie de punir ce navire. Il ne menace personne », s’est défendu, dans une communication publiée lundi 1er septembre sur son site internet, l’équipage du bateau, actuellement au mouillage à La Rochelle (Charente-Maritime) et qui prévoit de se rendre en Méditerranée dans les semaines à venir.