Le principal suspect du meurtre d’Andrii Parouby, député et ancien président du parlement, a reconnu les faits, invoquant une « vengeance personnelle ».
L’Ukrainien soupçonné d’avoir assassiné samedi le député et ex-président du Parlement Andriï Paroubiy a reconnu ce meurtre mais a nié tout lien avec la Russie et invoqué une « vengeance personnelle », selon des vidéos diffusées ce mardi 2 septembre par des médias ukrainiens.
Député d’opposition, connu pour son rôle dans les grands mouvements pro-européens en Ukraine et autrefois figure de la mouvance nationaliste ukrainienne, Andriï Paroubiy a été abattu samedi de plusieurs coups de feu à Lviv, dans l’ouest du pays.
« Oui, j’admets que je l’ai tué », a déclaré dans la salle de tribunal le suspect, identifié par la presse comme étant Mykhaïlo Stselnikov.
Il a démenti les allégations de certains médias selon lesquelles il avait agi sur ordre de Moscou et assuré qu’il avait ainsi assouvi une « vengeance personnelle contre les autorités ukrainiennes » après la mort de son fils sur le front.
Des hommages à Kiev et Lviv
« Tout ce que je veux, c’est que le verdict soit rendu le plus rapidement possible » pour demander de faire partie d’un échange de prisonniers de guerre avec la Russie et « aller chercher le corps de mon fils », a-t-il déclaré.
Cet homme, âgé de 52 ans, a dit avoir pris pour cible le député simplement parce que ce dernier vivait dans la même ville que lui. La police ukrainienne a évoqué une « piste russe », sans donner de détails.
Après un hommage à Kiev la veille, des centaines de personnes dont de haut responsables se sont rassemblées mardi dans le centre-ville de Lviv pour présenter leurs condoléances à la famille d’Andriï Paroubiy.
Andriï Saïtchouk, animateur de télévision de 49 ans, a dit voir en Andriï Paroubiy « le type d’homme politique qui manque cruellement à l’Ukraine ».
« Il était le visage et le coeur des (…) révolutions ukrainiennes, qui étaient essentiellement un mouvement pour l’indépendance de l’Ukraine », a-t-il ajouté.
En plus de trois ans de guerre, Ukrainiens et Russes se sont régulièrement accusés mutuellement d’assassinats, notamment de responsables politiques et militaires.
Respecté en Ukraine, Andriï Paroubiy, mort à 54 ans, avait été président du Parlement ukrainien de 2016 à 2019. Il fut ensuite député du parti de l’ancien chef de l’Etat pro-européen Petro Porochenko, un opposant au pouvoir actuel.
Il est surtout connu pour son rôle dans les grands mouvements pro-européens en Ukraine: d’abord, la « Révolution orange » de 2004, puis celle du Maïdan en 2014.
Autrefois figure du mouvement nationaliste ukrainien, Andriï Paroubiy avait aussi été dans les années 1990 le fondateur du Parti social-national d’Ukraine, classé à l’extrême droite.