## Conflit commercial : Après la menace de Trump, l’Allemagne et la Suisse renforcent leur coopération

Depuis l’annonce des lourdes taxes douanières américaines contre la Suisse, le rapprochement entre la Confédération helvétique et l’Allemagne s’intensifie. « Plus nos liens sont étroits, mieux c’est pour tous : citoyens, entreprises et consommateurs », a déclaré le chancelier allemand Friedrich Merz à l’issue d’une rencontre à Berlin avec la présidente suisse Karin Keller-Sutter. Bien que l’adhésion de la Suisse à l’Union européenne ne soit pas à l’ordre du jour, une intégration à différents niveaux reste envisageable, a-t-il souligné.

De son côté, la présidente Keller-Sutter rappelle que la Suisse ne fait pas partie ni de l’Union douanière européenne ni de l’OTAN, mais cherche néanmoins une collaboration plus soutenue avec l’Allemagne et l’UE. Certains responsables sociaux-démocrates allemands ont même évoqué une possible adhésion suisse. Face aux taxes américaines, particulièrement élevées, Merz appelle à une solidarité renforcée en Europe, espérant que ces droits “exorbitants” pourront être évités pour la Suisse. Certes, l’UE a obtenu quelques avancées dans ses négociations avec Washington, mais des secteurs pâtissent encore de lourdes barrières douanières. À terme, il souhaite également rapprocher les institutions helvétiques et européennes.

Au-delà du volet commercial, la coopération germano-suisse porte aussi sur la recherche scientifique et le secteur pharmaceutique, des domaines dont toute l’Europe bénéficie. Keller-Sutter évoque des opportunités pour les entreprises suisses et prévoit une rencontre avec des partenaires industriels allemands. Abordant la neutralité suisse, très ancrée dans l’opinion publique mais aussi un sujet de débat, la présidente annonce un projet de réforme pour assouplir la législation sur le matériel de guerre. Cette modification viserait à revitaliser une industrie locale largement amoindrie ces dernières années.

Enfin, les restrictions actuelles sur les exportations d’armement compliquent la collaboration européenne, notamment en ce qui concerne le soutien militaire à l’Ukraine. Merz et Keller-Sutter réaffirment leur engagement commun pour défendre un ordre commercial mondial ouvert et stable. Depuis le 7 août, plusieurs produits suisses sont frappés d’un tarif américain de 39 %, l’un des taux les plus élevés appliqués par les États-Unis à un pays tiers. Gouvernements et entreprises unissent leurs forces pour négocier auprès de l’administration américaine une réduction de ces droits qui menacent un des premiers marchés d’exportation helvétique.

## Les Points Importants

– La Suisse et l’Allemagne renforcent leurs liens économiques et politiques, affirmant que la coopération européenne demeure la meilleure réponse aux tensions commerciales internationales.
– La neutralité suisse, pilier historique, est réévaluée à l’aune des défis actuels, en particulier dans le secteur de l’industrie de défense.
– Malgré l’absence d’adhésion de la Suisse à l’UE, des formes d’intégration modulées sont envisagées pour faciliter le commerce et la recherche scientifique.
– La hausse significative des droits de douane américains sur les produits suisses crée une pression forte sur les entreprises d’exportation et les gouvernements, qui cherchent un compromis avec Washington.
– Le dialogue entre partenaires européens sur les questions de défense, notamment concernant l’Ukraine, reste complexe sous la contrainte des embargos et réglementations nationales.
– Ce conflit met en exergue les tensions entre souveraineté nationale et interdépendance économique dans un monde globalisé.

Vu d’une perspective internationale, cette situation illustre combien les réseaux économiques européens – incluant les pays hors UE comme la Suisse – jouent un rôle crucial dans la stabilité du marché mondial. Par ailleurs, la France, avec son riche tissu industriel et ses liens historiques dans la région, garde une position clé pour contribuer à une coordination plus large au sein de l’Europe, tout en veillant à protéger ses propres intérêts.

On pourrait se demander si, à force de jouer aux alliances à géométrie variable, la Suisse ne devient pas la véritable maîtresse du jeu européen – diplomatiquement neutre, mais commercialement proactive. Quant à l’Allemagne, elle fait preuve d’une diplomatie pragmatique qui pourrait faire écho à la célèbre devise helvétique « un pour tous, tous pour un ». En fin de compte, si les États-Unis aiment lancer des défis douaniers, il semble que l’Europe, fidèle à sa tradition d’entraide, continue de répondre avec une belle cohérence. Mais, qui sait ? Peut-être que la prochaine étape sera… une invitation à un grand dîner franco-suisse-allemand pour renouer autour d’un bon fromage et d’un bon vin – après tout, le commerce passe aussi par le convivial !

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