L’association Area, qui intervenait au bidonville de Jasse de Maurin, expulsé le jeudi 28 août, déplore « des moyens insuffisants et pas adaptés aux personnes ».
L’association Area, qui intervient dans plusieurs bidonvilles et a accompagné 270 personnes vers un logement depuis 2016, ne regrette pas les années 2021 et 2022, marquées à Montpellier par « des expulsions violentes et arbitraires », sans relogement transitoire. On pense au Mas Rouge ou au Zénith, un bidonville qui s’était recréé à cent mètres et où intervient toujours Area, aujourd’hui.
Mais l’association critique le dispositif choisi à Jasse de Maurin. « Comme au bidonville de Celleneuve, c’est le principe de la liste enregistrée à une date précise (le 28 février) qui prévaut, déplore José Lagorce, directeur d’Area. Tous ceux arrivés après cette date ne sont pas pris en compte. Du coup, cinq ménages représentant treize personnes se retrouvent à la rue. Comme il n’y a plus de places d’hébergement d’urgence, les conditions d’accueil sont plus strictes, et le public le plus précaire s’en trouve exclu. »
« Les bidonvilles sont aussi des lieux où l’on travaille »
« Le constat, c’est que des gens qui vivaient avenue de Maurin ont connu Celleneuve et la Rauze. Et que seuls quatre enfants sur vingt vivant à Jasse de Maurin ont fait leur rentrée scolaire. Les dispositifs sont trop contraignants, pas assez adaptés aux besoins des habitants. Les bidonvilles sont aussi des lieux où l’on travaille, par exemple. Il faudrait penser ces dispositifs de façon plus souple et plus globale. »