Posted On 2 septembre 2025
Sur X (ex Twitter), Eric Piolle a encore déclenché une de ces polémiques dont il a le secret en vantant la baisse de la pollution de l’air à Grenoble qu’il estime être le fruit de son action… alors qu’il bénéficie simplement d’une tendance nationale, comme n’ont pas manqué de lui rappeler de nombreux internautes.
PIOLLE VANTE LA BAISSE DE LA POLLUTION DE L’AIR…
C’est la fin de mandat et celui qui ne sera plus Maire dans quelques mois cherche désespérément quelle trace il laissera de son passage pendant 12 ans à la tête de la ville. Après la polémique ridicule sur les « ghettos de riches » au coeur du mois d’août, qui a crispé y compris dans son propre camp, il tente cette fois plus consensuel en se fendant d’un tweet pour vanter la baisse de la pollution de l’air à Grenoble entre 2017 et 2024.
Le X/tweet d’Eric Piolle
… EN ESTIMANT QUE C’EST GRÂCE À SON ACTION
Piolle relève ainsi une baisse de 44% de la pollution au dioxyde d’azote sur cette période. Et pour lui les raisons de cette diminution sont très claires : « piétonnisation, développement du vélo, généralisation du 30 km/h et limitation progressive des véhicules les plus polluants ». En d’autres termes : avec ses petits bras, c’est à la seule force de son action municipale qu’il a réussi à amorcer cette baisse. Toujours cette humilité qui caractérise tant le personnage.
GRENOBLE EST DANS LA MOYENNE NATIONALE…
La nouvelle sortie piollesque a été très largement relayée sur le réseau, notamment parce que plusieurs personnes ont rapidement démystifiées la tentative de propagande à sa gloire. D’abord en rappelant que, sur la même période, les émissions de NOx au niveau national en fait ont connu une baisse similaire. Il n’y a donc pas de spécificité grenobloise particulière : la baisse de la pollution de l’air est une tendance globale.
L’évolution nationale des émissions de dioxyde d’azote, en rouge. Grenoble n’a rien inventé
… ET CONNAIT UNE BAISSE ININTERROMPUE DEPUIS DES ANNÉES
Pour enfoncer le clou, cette évolution n’est pas nouvelle car elle n’a clairement pas démarré avec l’arrivée des Verts/LFI aux manettes de la ville en 2014. Les données montrent en effet que la baisse à Grenoble est continue et suit la même trajectoire depuis à minima 25 ans (en réalité sans doute même avant, mais la cartothèque de la qualité de l’air publiée par l’INERIS ne démarre qu’en l’an 2000). Voilà qui devrait appeler à un peu de modestie des élus actuels.
MERCI LES NORMES ET LE RENOUVELLEMENT DU PARC AUTO
Les données que met en avant Eric Piolle sont celles qui concernent la pollution au dioxyde d’azote, émise principalement par le transport routier. La diminution est donc avant tout liée au renouvellement du parc automobile et à l’application progressive de normes antipollution de plus en plus strictes par les constructeurs. Mais ce n’est pas anodin qu’il choisisse de mettre en avant spécifiquement l’évolution des émissions de N0x, et pas d’autres.
PARTICULES FINES : UNE DIMINUTION « AU MIEUX DANS LA MOYENNE »
Car si on étudie aussi les émissions de particules PM2.5 et PM10, l’histoire est toute autre. L’an dernier, alors que la métropole de Christophe Ferrari lançait elle aussi des cocoricos en se félicitant d’une baisse de 50% en 15 ans de la pollution, le média en ligne Place Gre’net recontextualisait déjà les chiffres en rappelant que pour ce qui concerne les particules fines, la diminution de la pollution « s’inscrit au mieux dans la moyenne nationale, quand elle n’est pas en-dessous ».
… « QUAND ELLE N’EST PAS EN DESSOUS »
Ajoutant : « les particules fines ont ainsi, en moyenne, diminué de 49 % (pour les PM10) et de 56 % (pour les PM2,5) entre 2000 et 2023 sur l’ensemble de la France ». Nous sommes donc en fait.. en retard, pour cette pollution principalement émise par le chauffage au bois non performant et qui représente de loin la 1ère source de pollution. C’est là qu’il faudrait mettre les moyens pour une politique écologique véritablement efficace… mais les mesurettes de chasse à la bagnole permettent de mieux communiquer bien que peu efficace.
Le chauffage est la pire source de pollution.
LE BILAN ÉCOLOGIQUE DES « VERTS » EST UNE PURGE
La réalité du bilan écologique des « verts » est donc sous nos yeux. Pas meilleurs qu’ailleurs sur le plan des émissions de polluants. Et pire que tous les autres en matière de réchauffement : nous sommes devenus, sous leur mandat, en 2022, la 1ère ville de France avec Paris pour les ilots de chaleur. Le résultat direct d’une politique de densification massive permise par le Plan d’Urbanisme que les Verts/LFI ont élaboré et voté, qui permet de construire sur la moindre dent creuse… alors que nous sommes déjà parmi les derniers pour la part de nature en ville.
LA COMM’ PERMANENTE POUR TROMPER LE GOGO
Le comble étant que Grenoble a décroché le record pour les ilots de chaleur en pleine année de la fumeuse opération « capitale verte ». Tout un symbole : on trompe les Grenoblois avec des coups de comm’ qui ne permettent aucune avancée concrète pour l’environnement. Les Piollistes le savent, tout comme ils savent que la baisse des émissions de N0x est une tendance nationale. Mais seul compte l’affichage, pour tromper les électeurs gogo mal renseignés qui veulent simplement glisser un bulletin estampillé « vert » dans l’urne.
RUFFIN NON PLUS NE FERA RIEN DE CONCRET
Charge aux Grenoblois de bonne foi de rétablir la vérité sur les résultats des Verts/LFI en diffusant les informations, comme notre collectif le fait à son modeste niveau. Pour ne pas qu’ils soient trompés une fois de plus par les postures de la candidate de Piolle, Laurence Ruffin, qui se confond déjà en bonnes intentions la main sur le coeur à propos de l’écologie, évidemment sans proposer la moindre mesure concrète. Et ce alors qu’elle sera flanquée de tous ceux qui portent ce bilan environnemental sans aucun succès.