La France Insoumise a lancé sa rentrée politique à Nice samedi, en affichant ses ambitions pour les municipales de 2026. Derrière ses deux porte-parole locaux, Olivier Salerno et Anne-Laure Chaintron, le mouvement appelle à constituer une « liste unique de la gauche et de l’écologie » pour battre les figures locales Christian Estrosi et Éric Ciotti. Les conditions posées aux autres partis devraient isoler LFI… Comme prévu ?

En bref – Le discours dénonçait, ce week-end, la « pauvreté », la « spéculation immobilière », la « bétonisation » et le « surtourisme » dont serait victime la ville, tout en appelant à une « rupture totale » avec la politique menée depuis des décennies par la droite.

Au cours d’une conférence de presse (assez peu suivie), LFI a fait mine de proposer, le 30 août, une alliance avec les écologistes, communistes et socialistes, sur le modèle du Nouveau Front Populaire (NFP) de 2024.

Parmi les conditions imposées par le parti mélenchoniste, une « tête de liste issue de la société civile, de préférence une femme », et une seconde place pour l’un de ses membres. Certainement Olivier Salerno. Pourtant, lors du dernier scrutin, en 2020, la formation d’extrême gauche n’avait pas réussi à atteindre le second tour, alors que les Verts avaient pu y réunir 19,30% des voix, faisant entrer six élus au conseil municipal.

Tout en critiquant les autres formations, qui seraient déconnectées du terrain et pas assez portées vers une organisation « citoyenne ».

Tête de liste connue « dans quelques jours »

En clair, estime-t-on du côté des traditionnels – PS, EELV, PCF – les Insoumis se donnent de bonnes chances de faire rater l’union, avec des désidératas presque inacceptables, pour mieux faire supporter l’échec des discussions à leurs partenaires.

Le programme national de LFI, incluant, selon Mathilde Panot (ici sur France Info), le désarmement des policiers municipaux, avait de toute façon irrité leurs éventuels alliés…

Les déclarations de samedi ont donc été fraîchement accueillies. Réaction, dans Nice-Presse ce 2 septembre, de l’écologiste Juliette Chesnel-Le Roux, siégeant depuis plusieurs mandats à la mairie comme à la Métropole : « Nous observons que LFI lance régulièrement des appels pour la constitution d’une liste d’union qui existe depuis le 11 janvier 2025 et à laquelle ils n’ont pas souhaité participer. »

De même, d’après des sources très au fait des discussions, le dévoilement de la tête de liste ne serait plus « qu’une affaire de jours ». Sans les mélenchonistes, sauf revirement.

Une désunion qui ferait les affaires du sortant, Christian Estrosi. C’est une gauche forte qui pourrait lui retirer des suffrages, au profit du challenger, Eric Ciotti. Un scénario qui pourrait s’éloigner… Mais la campagne ne fait que commencer.