Les compteurs s’affolent sur la plate-forme gratuite de France Télévisions. Depuis sa mise en ligne sur France.tv le 21 août, la série « Surface », avec Laura Smet dans la peau d’une flic défigurée mutée pour sa convalescence dans un village d’Occitanie, réalise des records.
Les six épisodes de l’adaptation du polar d’Olivier Norek autour de la capitaine Noémie Chastain rattrapée par une affaire de squelettes d’enfants, disparus 23 ans auparavant et retrouvés au fond d’un lac, ont déjà cumulé 4,6 millions de vues en douze jours. Deux fois plus que « Rivages » (diffusé début 2025) qui détenait jusqu’alors le record (2,4 millions de visionnages) et le meilleur démarrage en avant-première pour ce type de format sur le site du groupe public. « On a franchi un cap ! », se félicite Anne Holmes, directrice de la fiction de France Télévisions. « Notre plate-forme est notre première chaîne avec un public plus jeune (entre 55 et 57 ans) ».
« Cercle vertueux »
Mieux, la curiosité des téléspectateurs, qui ont pu découvrir « Surface » en prime time sur France 2 ce lundi 1er septembre, n’a pas été altérée. Les deux premiers inédits ont ainsi embarqué 3,41 millions d’amateurs (18,4 % de PDA), coiffant la suite de la saison 20 de « L’Amour est dans le pré » sur M 6 (3,23 millions, 18,5 % de PDA) et celle de « Rien ne t’efface », la création adaptée d’un roman de Michel Bussi de TF1 (2,97 millions). Ils ont captivé notamment les jeunes retraités et les actifs de + de 50 ans.
« Il y a un vrai changement d’habitudes de consommation et un cercle vertueux. Les gens qui ont vu Surface en avant-première sur France.tv en ont parlé autour d’eux et cela a engendré un appétit pour sa diffusion à l’antenne », se réjouit la productrice Iris Bucher (Quad Drama).
La recette miracle de ce thriller teinté de psychologie autour d’un « cold case » ? « Après les rediffusions de l’été, programmer une série de qualité inédite fait du bien. Et tout y est réuni : le mystère, le lac, une héroïne avec une fêlure visible, analyse Anne Holmes. Et, dans ce monde où il se passe quelque chose toutes les 30 secondes, opter pour une intrigue qui prend son temps était un pari. Mais les plates-formes ont ouvert la voie : le public a besoin d’offres différentes ».
« Fort potentiel addictif »
« Il y a la force du très beau récit d’Olivier Norek, dont nos scénaristes se sont emparés. On avait très envie aussi de faire découvrir de nouveaux visages, notamment parmi les comédiens qui incarnent les membres de l’équipe du commissariat. Cela apporte une fraîcheur, renchérit la productrice pour expliquer l’engouement. Et chaque talent s’est investi avec la même exigence autour de cette belle histoire, de l’écriture au réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, des acteurs à l’équipe de maquillage. Les plans sous-marins sortent du déjà-vu et les téléspectateurs ne s’y trompent pas. On a réussi également à donner à chaque fin d’épisode un fort potentiel addictif. Et si la cicatrice que porte Laura Smet sur son visage avait été ratée, la série l’aurait été aussi ».
Laura Smet, un « effet de curiosité »
La présence de l’actrice, accompagnée par Tomer Sisley, constitue l’atout de poids. « Les acteurs et actrices sont tous épatants, avec une mention pour Laura Smet bluffante de naturel », écrit Claude, un internaute. « Elle crève l’écran », remarque une autre téléspectatrice enthousiaste. « Laura était discrète ces derniers temps et elle est chère au cœur des Français, décrypte Iris Bucher. Beaucoup ont de la tendresse pour elle. Ici, ce que le personnage de Noémie dégage correspond parfaitement avec ce que Laura dégage dans la vie ».
« Il y a une appétence, un effet de curiosité autour d’elle et de Tomer Sisley (qui incarne un plongeur de la Fluviale chargé de sonder le lac) », confirme de son côté la patronne de la fiction de France Télévisions. Avec un espoir : que les chiffres du rattrapage, pour ceux qui regarderont cette production en décalé, fassent encore grimper les audiences.