Star du MHR entre 2021 et 2023, meilleur joueur du Top 14 en 2022, Zach Mercer est de retour dans le championnat français sous le maillot de Toulon. Hasard du calendrier, son premier match sera au Septeo Stadium, ce samedi 6 septembre. Rencontre.

Vous avez enfin rejoué au rugby après huit mois d’absence pour une blessure au genou, comment allez-vous ?

Pleine forme, à 120 %. En fait, j’en ai profité pour faire d’une pierre deux coups. En plus du ligament croisé antérieur rompu il y a huit mois, je me suis fait réparer le postérieur, que je n’avais plus depuis 2018. J’ai joué sans quand j’étais à Montpellier. Maintenant, c’est tout neuf. Je me sens beaucoup mieux et je suis prêt à attaquer la saison.

Vous aviez déclaré que cette blessure était un mal pour un bien…

Oui. À Montpellier, j’ai beaucoup joué (59 matches en deux saisons). Quand je suis arrivé à Gloucester, mon corps me disait que j’étais fatigué. Évidemment, je préfère jouer au rugby que d’être blessé. Mais en même temps, j’ai eu de la chance. Mon fils était tout petit et ma femme était enceinte. J’ai pu passer du temps avec eux, ne pas être tout le temps à droite à gauche.

Puis, après ma blessure, en novembre, Gloucester ne voulait plus que je sois au club. Je ne suis plus affilié à un club depuis décembre. Donc j’étais à la maison et faisais ma propre rééducation, en collaboration avec un kiné privé. Il a été top. Il mérite tous les crédits pour m’avoir remis sur pied.

Zach Mercer a disputé son premier match avec le Rugby Club Toulonnais, en amical, contre Perpignan.

Zach Mercer a disputé son premier match avec le Rugby Club Toulonnais, en amical, contre Perpignan.
L’INDEPENDANT – MICHEL CLEMENTZ

Vous n’étiez plus affilié ? Est-ce pour cela qu’on vous a vu à Capbreton, en France, pour des séjours de rééduaction ?

Disons qu’il y a eu quelques désaccords sur l’annonce de mon transfert de Gloucester à Toulon. Gloucester voulait une chose, Toulon une autre. Je voulais suivre ce que Toulon disait, mais Gloucester n’était pas vraiment sur la même longueur d’onde.

En décembre, Toulon a pris en charge ma rééducation. Alors, je suis passé par le centre réputé de Capbreton. J’y ai passé sept semaines au total, c’était un endroit incroyable, avec des mecs au top.

« Mon histoire à Montpellier était magnifique, avec beaucoup de souvenirs mémorables »

Pourquoi avoir choisi de revenir en France ?

Parce que j’aime la France. J’ai adoré mon temps à Montpellier. Puis les supporters, leur passion. La dernière fois, à un entraînement le dimanche, il y avait 500 personnes… Il n’y a pas ça en Premiership. Toulon est une ville à part dans le rugby, pleine d’histoire. Quand les dirigeants m’ont contacté, ce n’était pas la peine de me demander deux fois.

Le fait de ne pas jouer avec la sélection anglaise vous a poussé à revenir ?

Dans tous les cas, je savais que je voulais rejouer en France. Quand j’ai quitté Montpellier, je n’ai jamais pensé que mon aventure française était terminée.

Quand vous partez en 2023, vous espériez jouer la Coupe du monde. Finalement, vous n’avez pas été retenu. Comment l’avez-vous vécu ?

C’était une période difficile. Évidemment, j’étais déçu.. Je me suis demandé si j’avais pris la bonne décision de revenir en Angleterre. Mais je pense que oui. Ma femme était enceinte. Mes deux magnifiques enfants sont nés en Angleterre. Ma famille et celle de ma femme étaient à côté. C’était important.

Comment l’opportunité toulonnaise s’est présentée ? Est-ce parce que Paolo Garbisi vous manquait ?

(Rires) Pour être honnête, après ma non-sélection pour la Coupe du monde, Toulon m’a approché durant ma première année à Gloucester. Comme je l’ai dit, il y a eu quelques désaccords. Finalement, quand je me suis blessé, je me suis dit que j’avais besoin d’un nouveau départ. J’aurais été fou de refuser Toulon avec un tel effectif, un super coach et un endroit à part.

Un retour à Montpellier n’était pas possible ?

Je suis une personne qui aime les nouvelles aventures. Mon histoire à Montpellier était magnifique, avec beaucoup de souvenirs mémorables. Mais beaucoup de mes amis, comme Brandon Paenga-Amosa ou Titi Lamositele, sont partis. Alors, j’ai voulu créer quelque chose de nouveau ailleurs. Je veux désormais gagner des titres avec Toulon ces trois prochaines années et je suis très enthousiaste à l’idée de ce défi.

Zach Mercer a été une des locomotives montpelliéraines dans la quête du titre en 2022.

Zach Mercer a été une des locomotives montpelliéraines dans la quête du titre en 2022.
Midi Libre – JEAN-MICHEL MART

Hasard du calendrier, votre premier match à domicile sera contre Montpellier…

C’est assez fou, j’en ai parlé avec ma femme. Mon premier match de pré-saison, quand j’étais à Montpellier, c’était contre Perpignan. Et mon premier match de Top 14, c’était à Toulon. Là, pour mes débuts avec le RCT, c’est match amical face à l’Usap et déplacement au MHR en Top 14. C’est le destin.

À Montpellier, ce sera un moment spécial. J’espère que je serai bien accueilli. J’ai hâte de revenir, voir des visages familiers. Ma femme et mes enfants seront là, je veux qu’ils voient où j’ai joué.

Beaucoup de joueurs anglais sont en France. Les frères Vunipola, Sam Simmonds, Jack Willis… Êtes-vous venus faire la paix avec les Français ?

Et encore, vous avez oublié Ludlam, Ribbans, Sinckler… On est nombreux, c’est vrai, mais ça montre que le Top 14 est la plus belle épreuve du monde.