À moins d’une semaine du vote de confiance qu’il a sollicité à l’Assemblée nationale, le premier ministre était l’invité de la matinale de BFMTV et RMC.
Le 8 septembre, François Bayrou se soumettra à un vote de confiance à l’Assemblée nationale, à l’issue d’une déclaration de politique générale. Le premier ministre ne cesse de le répéter : ce scrutin ne porte pas sur le projet de budget qu’il a présenté le 15 juillet, mais sur la nécessité et l’urgence de rétablir les comptes publics. Pourtant, la totalité des partis d’opposition ont annoncé qu’ils ne lui accorderont pas leur confiance, contraignant le Béarnais à démissionner dans moins d’une semaine.
En vue de cette échéance à haut risque, le chef du gouvernement a entamé une série de consultations à Matignon avec les chefs de partis et de groupes parlementaires. Après s’être entretenu mardi avec les leaders du RN, de Renaissance, de LR et d’Horizons, il recevra ce mercredi les élus du MoDem, de l’UDR et les représentants du groupe LIOT. En amont de ces entrevues, le chef du gouvernement a répondu aux questions d’Apolline de Malherbe lors de la matinale de BFMTV & RMC.
Le Figaro vous résume ce qu’il faut retenir de cette interview.
Sur les jours fériés, François Bayrou se dit «prêt à examiner toute solution alternative»
«J’y renonce dès l’instant que nous aurons trouvé une solution alternative», a promis le premier ministre, «prêt à examiner» les propositions des forces politiques. Il fixe toutefois une condition : la mesure de substitution doit permettre de réaliser le même rendement – 4,2 milliards d’euros – qui représente «10% de l’effort à faire». François Bayrou a par ailleurs révélé que la suppression de deux jours fériés avait été privilégiée à la hausse du temps de travail hebdomadaire de 35 à 36 heures.
Le durcissement de l’aide médicale d’État pour les sans-papiers, une «mesure de bon sens»
Pour François Bayrou, «on ne peut pas demander aux Français de faire des efforts et ne pas associer les étrangers». Le premier ministre souhaite ainsi restreindre le panier de soins de l’aide médicale d’État destinée aux sans-papiers, une revendication de longue date du RN. Le gouvernement réfléchit pourrait prendre une série de décrets allant en ce sens. «Dans la liste des soins, il y avait de la balnéothérapie. Ce n’est pas normal, ce n’est pas raisonnable», s’est indigné le chef du gouvernement.
Hostile à une nouvelle dissolution
En prononçant la dissolution de l’Assemblée le 9 juin 2024, Emmanuel Macron cherchait à obtenir une «clarification». «On a eu à peu près le contraire», a ironisé le premier ministre, qui considère que cette prérogative présidentielle est un «risque». Manifestement hostile à de nouvelles élections législatives, François Bayrou a feint d’interroger : «Est-ce qu’il est logique et cohérent d’imaginer qu’une prochaine dissolution apporterait plus de clarté ? Je ne le crois pas.»
«Un défaut que je n’ai pas, c’est d’être défaitiste»
Même si la quasi-totalité de la classe politique a déjà tourné la page, le premier ministre continue de croire en ses chances d’obtenir la confiance dans cinq jours. «Je ne suis pas défaitiste. Réaliste oui, mais pas défaitiste», a-t-il assuré, expliquant avoir sollicité ce vote de confiance «pour que tout le monde se rende compte de la situation» de la dette publique, qui représente une «hémorragie du pays». «Ce qui est en jeu, c’est le sort du pays», a conclu François Bayrou, mobilisant «l’intérêt national».