Le drame s’est joué le 7 septembre 2022 à Nice. Un policier, alors âgé de 23 ans, tirait, lors d’un refus d’obtempérer, sur Zied, un jeune homme de 24 ans déjà condamné plusieurs fois, en particulier pour conduite sans permis et infraction à la législation sur les stupéfiants, et qui circulait à bord d’une voiture volée. On apprend ce mercredi de sources judiciaires que les juges d’instruction ont demandé cet été un renvoi devant la cour criminelle du policier auteur du tir. Ce dernier, qui risque jusqu’à 15 ans de réclusion pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner, a fait appel de cette décision.
Le tir a eu lieu après une course-poursuite et plusieurs chocs entre la voiture de Zied et celle des policiers, mais des images vidéo, diffusées sur les réseaux sociaux, ont montré que le policier se trouvait à côté du véhicule quand il a tiré et n’était donc pas directement menacé à ce moment-là.
Au printemps 2024, le parquet avait requis un non-lieu en s’appuyant sur une disposition de la loi dite « Cazeneuve » de 2017, qui autorise les forces de l’ordre à tirer s’ils n’ont pas d’autre moyen pour stopper des conducteurs récalcitrants susceptibles de blesser d’autres personnes dans leur fuite.
Les « conditions de l’usage des armes pas réunies »
L’IGPN, la police des polices, avait pour sa part conclu qu’il n’y avait pas de danger immédiat pour les policiers au moment des tirs et que les conditions justifiant l’usage des armes n’étaient pas réunies. En outre, les juges d’instruction avaient relevé que le policier avait visé directement le conducteur, plutôt que de tirer sur la voiture.
Une dizaine de jours après le drame, quelque 150 personnes ont participé à une marche blanche à Nice pour réclamer « justice pour Zied ». En réaction, 300 personnes ont défilé deux semaines plus tard quasiment sur le même parcours pour soutenir les forces de l’ordre.