l’essentiel
Jean-Christophe Sellin, le représentant toulousain du parti de gauche (PG) composante de la France insoumise, a tenu des propos stigmatisants sur les Juifs dans une vidéo.
Jean-Christophe Sellin, Toulousain et ancien conseiller régional de Midi-Pyrénées, cofondateur du Parti de Gauche (PG) aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, a été identifié dans une vidéo publiée par le site d’extrême droite Frontières. Bien que flouté à l’image, on le distingue sur un stand aux couleurs du PG et de la Palestine, tenant des propos controversés. « En négociation, les Bédouins m’ont dit que j’étais pire que les Juifs », déclare-t-il dans un rire, évoquant ses talents de marchandage. « Worse than the Jews », plaisante-t-il encore, pour souligner ce qu’il décrit comme son art de la négociation commerciale.
Un propos stigmatisant, tenu devant des brochures qui interrogent également. L’une d’elles, siglée Parti de Gauche, représente Emmanuel Macron dans une caricature rappelant les codes visuels de l’antisémitisme des années 1930 : haut-de-forme de banquier, regard cynique, et pantin entre les mains. Une imagerie évoquant directement les représentations utilisées par l’extrême droite d’avant-guerre.
Cassoulet résiduel #LFI
“Il avait favorisé le parachutage du député @HadrienClouet lors des législatives de 2022. Sans doute car celui ci est expert dans l’art de nazifier les juifs comme lorsqu’il s’en était pris sur X au dessinateur @joannsfar”#Toulouse mérite mieux… pic.twitter.com/1c4VPDGbXy— Jérôme Sion (@SionJerome) September 3, 2025
Franc-Tireur raconte par ailleurs qu’en 2016, Jean-Christophe Sellin avait exigé l’exclusion du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) des cérémonies d’hommage aux victimes de Mohamed Merah. Ce que l’Insoumis conteste.
La journaliste le décrivant également comme ayant « favorisé le parachutage du député Hadrien Clouet lors des législatives de 2022 ».
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Plus récemment, fin mars, l’ancien élu a fait parler de lui en marge du conseil municipal de Toulouse, dont il s’est vu refuser l’accès. Présent pour assister à la séance, il distribuait un tract dénonçant les coupes budgétaires. « Je n’étais pas là pour bordéliser le conseil », affirme-t-il, estimant que son exclusion est liée à sa participation à une manifestation critique envers la majorité municipale.
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Un propos « maladroit »
Contacté, Jean-Christophe Sellin s’excuse : « J’ai relaté une blague qu’un Bédouin m’a racontée à Jérusalem, je comprends qu’elle ait blessé, le propos était maladroit. » Fort de ses « 45 ans de militantisme antiraciste et antifasciste », l’ancien élu estime « ne pas avoir à se justifier », au regard également de « son histoire familiale », son oncle ayant été déporté à Buchenwald. « Lors de l’attentat à Ozar Hatorah en 2012, j’étais le 3e élu arrivé sur place et je suis resté toute la journée auprès de la communauté juive de cette école : je n’ai rien à prouver » rappelle-t-il.
Conséquence de ses propos polémiques enregistrés en caméra cachée, Jean-Christophe Sellin affirme être désormais ciblé par les milieux d’extrême droite : « ils ont mis mon adresse et mon numéro de téléphone sur leurs boucles et je suis menacé. »