A gauche, une construction des années 90, la ZAC Mayol et son centre commercial. A droite, un ensemble de bâtiments vacants depuis une quinzaine d’années, murés pour la plupart. Cet îlot situé dans le quartier nommé Besagne, « en référence aux Italiens besogneux qui travaillent sur le port » rappelle Josée Massi, s’apprête à renaître d’ici le premier trimestre 2027.
« Aujourd’hui, il faut préserver la richesse patrimoniale », souligne la maire de Toulon le 2 septembre, lors de la pose de la première pierre de cette rénovation. C’est d’ailleurs le cahier des charges que se devait de respecter le maître d’ouvrage du projet, Foncière de Provence.
Préserver le patrimoine : « Être cohérent tout en étant déstructuré »
Si dix immeubles vont être transformés en une seule et même résidence de 40 logements (23 T1, 14 T2, et 2 T3 en duplex avec terrasse), de l’extérieur, l’unité n’est pas de mise : les façades de chaque bâtiment sont conservées.
« Il faut avoir un ensemble cohérent tout en restant déstructuré, pour reprendre les termes de l’architecte des bâtiments de France » sourit Guillaume Assentio, président-fondateur de Foncière de Provence qui pilote le projet Besagne Renaissance aux côtés, notamment de Var Aménagement Développement, concessionnaire du centre-ville.
C’est cette juxtaposition verticale qui fait le caractère patrimonial, qui caractérise un centre ancien », explique Jérôme Lecubin, du cabinet Empreinte Architecture.
Un défi technique, architectural et de mise en œuvre
A l’intérieur, l’agencement de 1 800 m2 de surface de plancher est totalement revu pour que les logements soient accessibles depuis une entrée commune, rue Félix Brun, au lieu de dix séparées auparavant. La résidence sera mise aux normes actuelles que ce soit en matière d’accessibilité ou d’isolation.
« C’est un défi technique, architectural et de mise en œuvre » confirme Guillaume Assentio. Exemple de l’architecte : « Les immeubles sont dans des états différents : certains sont habitables quand d’autres sont en arrêté de péril ; des planchers sont réutilisables quand d’autres n’existent même plus ! La structure est donc une problématique forte. D’autant que les hauteurs sont différentes d’un bâtiment à l’autre. »
Si bien que le projet a nécessité presque deux ans d’études avant d’arriver, fin 2025 au désamiantage. Suivront le curage, puis le gros œuvre pendant six à huit mois et enfin le second œuvre.
Besagne Renaissance : un programme en déficit foncier
Le public visé sont les jeunes actifs afin de les accompagner tout au long de leur parcours résidentiel. Pour « amener une population occupante pérenne », le programme est positionné en déficit foncier, un mécanisme fiscal qui permet de diminuer le montant de son impôt dans le cadre d’un investissement immobilier locatif.
Nous avons atteint les 60 % de commercialisation et cela va certainement s’accélérer à partir de maintenant, puisque chacun a reçu ses fiches d’imposition », imagine Guillaume Assentio.
Création de deux commerces avenue Besagne
Foncière de Provence investit en fonds propres 6,5 M€. Besagne Renaissance pourrait également bénéficier de subventions dans le cadre de l’OPAH-RU 2025-2030 (Opération programmée d’amélioration de l’habitat – Renouvellement urbain).
Le programme immobilier comprend également deux commerces en rez-de-chaussée, ouverts sur la place qui pourrait, à terme, être requalifiée et agrandie.
Un nouvel hôtel rue Jean Jaurès à Toulon ?
© K. Sarrazin – La transformation de cet immeuble est prévue pour Foncière de Provence.
« C’est un objet génial à transformer ! » Foncière de Provence a acquis un ancien hôtel de 800 m2, répartis sur cinq étages, juste derrière la place d’Armes à Toulon.
« Nous allons prochainement déposer soit le permis de construire soit la déclaration préalable des travaux », précise Guillaume Assentio, président-fondateur de la société d’investissement et de développement immobilier.
Il espère développer un concept « para-hôtelier » juste au-dessus de l’ancien restaurant Le Palais des Gouverneurs, devenu depuis peu un Carrefour City. « Mais il faut voir avec les contraintes, les normes… Sinon, ce sera un mode d’hébergement plus orienté moyen et long séjour », souligne-t-il.