Des oiseaux entassés dans une cage, sans eau et avec de la nourriture inappropriée. Des heures en plein soleil pour une photo avec des touristes. Ce mercredi matin, une interpellation a été opérée par la police municipale sur la colline du château de Nice pour mettre fin au trafic.
Vous avez peut-être assisté à ce petit manège. Sur la colline du château, des personnes d’origine malgache ou bulgare vous proposaient de faire une photo avec un pigeon paon sur le bras ou sur l’épaule. Beaucoup de touristes s’y laissaient prendre. La méthode, souvent invasive, visait à réclamer de l’argent une fois la photo faite avec votre propre smartphone. « Plusieurs touristes se sont plaints d’avoir été arnaqués de 10 ou 20 euros », indique Stéphane Lamart, président de l’association éponyme de défense des animaux, reconnue d’utilité publique.
Il a déposé plainte après avoir découvert le petit manège et surtout les conditions de détention des oiseaux. « J’ai personnellement constaté à plusieurs reprises les conditions de détention alarmantes de ces oiseaux: entassés dans des caisses de transport pour chats, parfois à cinq individus par caisse, sans accès à de l’eau, sans ombrage, en plein soleil, exposés à des températures élevées. »
L’association Stéphane Lamart s’est portée partie civile. « Même la nourriture donnée à ces oiseaux, destinée aux perroquets, n’était pas adaptée », déplore Stéphane Lamart.
L’Alliance pour le respect et la protection des animaux (ARPA) se souvient de faits similaires qu’il y a trois ans. « À la même période, place Massena, devant la fontaine, des individus des pays de l’Est utilisaient des oiseaux similaires, teints en différentes couleurs (rose et bleue, nocives pour leur santé), et les posaient de force sur les épaules des passants afin d’en tirer un profit après photo », commente Anne-Marie David, directrice de l’ARPA. « Après dépôt de plainte, les oiseaux avaient pu être retirés et je pense que c’est pour cette raison qu’aujourd’hui ils exercent en catimini dans un lieu hors centre-ville, mais touristique malgré tout. »
Selon Stéphane Lamart, un système de guetteurs permettait aux individus de prévenir de l’arrivée de la police.
Les six oiseaux saisis lors de l’interpellation, amaigris, porteurs de parasites, ont été confiés à une clinique vétérinaire. Selon un vétérinaire qui a procédé aux constatations, ils étaient maigres, le plumage souillé, portaient des excréments secs sur les pattes et les plumes de la queue étaient abîmées en raison des conditions de détention dans les cages.
L’individu interpellé devait être présenté à un Officier de police judiciaire en vue de déterminer les poursuites.
La police municipale a saisi les oiseaux sur la colline du château de Nice.