C’est une suite de déclarations polémiques et de procédures judiciaires qui connaît un nouveau rebondissement. L’Association du corps préfectoral et des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur annonce dans un communiqué daté du 2 septembre avoir déposé auprès du procureur de la République de Paris une plainte visant Jean-Luc Mélenchon.

Le 22 août, lors des annuelles universités d’été de La France insoumise, dans la Drôme, il avait déclaré : «Nous vous mettrons en prison avant que vous nous y mettiez», mettant en cause les «intimidations» de la justice visant certains députés LFI. Le leader des insoumis réagissait notamment à la plainte que le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, venait de déposer à l’encontre du député Aly Diouara après un tweet de l’élu affirmant que «la police tue» et «souvent les mêmes, par choix, par racisme et par nostalgie coloniale».

Dans la foulée, le préfet du Val‑d’Oise, Philippe Court, avait engagé une procédure judiciaire contre un autre député LFI, Aurélien Taché, pour des propos similaires sur X. «La police tue partout. Dans le Val-d’Oise où je suis élu, comme dans les Deux-Sèvres où j’ai grandi», avait écrit l’élu en réaction à la mort de Gabriel, un habitant des Deux-Sèvres de 33 ans blessé mortellement au mois de mai par un gendarme en intervention pour «tapage nocturne».

«L’Association n’a pas l’habitude de polémiquer avec les élus ou les anciens élus», pose en introduction le communiqué des préfets. Ils justifient leur action en justice par le refus «de toute surenchère médiatique» et entendent «demeurer sur le terrain du droit».

«Les menaces récemment proférées par M. Jean-Luc Mélenchon à l’égard de préfets qui n’agissent que dans le cadre de la Constitution et de la loi ne sont pas susceptibles de les intimider», poursuit le document adressé à la presse par l’association. «La confiance des autorités de la République n’a jamais fait défaut aux préfets. […] Nulle outrance verbale ne les détournera de leur devoir», concluent les préfets.

Alors que les propos de Jean-Luc Mélenchon avaient surtout fait réagir la presse de droite, d’extrême droite et les réseaux sociaux, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’était fendu d’un post sur X quelques jours plus tard. «Ils sont les remparts contre le chaos et c’est ce qui dérange Jean-Luc Mélenchon», écrivait-il au sujet des préfets, assurant que le leader insoumis montrait «son vrai visage, celui d’un leader d’une extrême gauche factieuse qui a tourné le dos à tous ses principes et qui veut détruire nos institutions».