À Nancy, les étudiants sont partout : un quart des habitants a moins de 25 ans. Entre facultés historiques, fête étudiante et ambiance de rentrée, la capitale du duché de Lorraine reste l’une des villes étudiantes les plus dynamiques de France

Une rentrée discrète mais repérable

Ils sont encore discrets. Il faut dire que ce n’est pas encore leur saison, ou plutôt leur année. et pourtant, quelques signes ne trompent pas le nancéien à l’œil averti, les étudiants arrivent. Alors, ça se voit de multiples signaux, des scénettes qu’on ne voit qu’ici. Ou plutôt, qu’on voit beaucoup ici, parce qu’évidemment, les étudiants, il y en a ailleurs. Mais à Nancy, ils sont particulièrement nombreux. On est même la ville de France qui compte le plus d’étudiants par habitant, ce qui nous donne un bon coup de fouet sur la pyramide des âges, et nous donne une ville dont le quart des habitants n’a pas 25 ans.

L’héritage universitaire de Nancy

En fait, quand j’y pense, les étudiantes et étudiants, c’est une spécialité de Nancy au moins autant que les Bergamotes ou les Chars de la Saint-Nicolas. Parce que le passé a souvent fait le présent et que si le présent n’est pas trop bête, il conçoit l’avenir. Les étudiants nancéiens sont arrivés parce qu’un monsieur, M. Guerrier de Dumas, a tout donné au XIXe siècle pour que Nancy soit dotée d’une faculté de droit. C’était au milieu du XIXe siècle et… Parce que, quand Strasbourg et Metz sont devenus allemandes en 1871, la plus grande ville française restante était Nancy, la France s’est dit « bah écoutez, on va développer Nancy » et les facultés se sont définitivement installées. Les années 60 les ont fait exploser en taille, les années 80 ont ajouté les écoles d’ingénieurs, avec des traditions fêtardes, pas si éloignées de celles des étudiants de droit français du XIXe siècle, dont les journaux nancéiens racontaient les frasques avant de faire le plus pointu des comptes rendus de leur réussite en affichant leurs résultats.

La jeunesse fait vibrer la ville

Et on les voit arriver en ce moment, avec leurs parents poussant, ahanant, en essayant de grimper je ne sais quel sommier dans l’immeuble d’à côté, on les voit chercher une place pour se garer alors que le klaxon nancéien est vif. Mais il sait heureusement s’atténuer quand il voit un 88 ou un 55 sur la place de cette camionnette qui essaie de se garer sur le trottoir. On les voit nos étudiants prendre leur marque dans la supérette du quartier et peut-être aussi surtout dans nos cafés, choisissant vite et fêtant bien leur choix aux derniers jours de l’été. On les verra bientôt peupler nos rues la nuit, les faire chanter. On en récupérera deux ou trois très fatigués au petit matin, quelquefois dans l’année. On ne les verra plus ensuite quand la vie les portera plus loin. Mais on peut être sûr d’une chose ; nos étudiants vont commencer leurs plus belles années. Ils les garderont au cœur toute leur vie durant. Et ce sera toujours avec un nom qui finit par le sourire de la jeunesse, le mot Nancy.