Par

Rédaction Normandie

Publié le

3 sept. 2025 à 20h29

« Ma piscine… 29 ans au bord de ses bassins ! De nageur à compétiteur, puis entraîneur pour finir maître-nageur et sauveteur, j’étais présent de septembre 1987 jusqu’à la fermeture, le 31 août 2016. Mes meilleures et aussi mes pires années dans cette piscine. Des rires, des larmes, des colères, des bagarres, des soirées, des amitiés, des collègues. Je pourrais raconter des centaines d’anecdotes, voire un roman. D’ailleurs, la dernière page se tourne et l’histoire de cette piscine s’achève. Elle va me manquer. Merci pour ces moments », a posté Alex sur les réseaux sociaux, comme beaucoup, marqué par la disparition de la piscine Le Transat de Bihorel, près de Rouen..

Une démolition en catimini ?

Dans un autre style, le groupe politique Bihorel Aéré, dont le candidat Baptiste Boulland se présente aux prochaines élections municipales 2026, a exprimé son indignation dans un communiqué. « La démolition de la piscine Transat à Bihorel a lâchement débuté en plein mois d’août. La présidente du syndicat SI2B, gestionnaire de la piscine Transat de Bihorel, Nathalie Lecordier, vient de lancer les travaux de démolition de l’établissement, avec l’accord des maires Pascal Houbron et Théo Pérez. Cette décision a été prise sans attendre la remise de la pétition de 1 430 signatures de citoyens : déni de démocratie ! Sans attendre la procédure devant le tribunal administratif : déni de justice ! Sans attendre les effets de la grande mobilisation nationale pour le soutien aux piscines et les financements publics à venir : déni de bonne gestion ! », liste le candidat.

Et de poursuivre son constat : « Sans prendre en compte les chiffres de l’agence Santé Publique France qui relèvent une augmentation de 95 % des noyades : déni de responsabilité ! En choisissant le mois d’août pour engager la démolition : déni de transparence et de courage ! Chacun pourra qualifier ces méthodes. Elles pèseront pour longtemps sur ceux qui les ont prises ».

« Cela ne s’est pas fait à l’arrache »

Le Directeur général des services de Bihorel, Jean-Baptiste Leclerc, a accepté de donner quelques explications. « Cette démolition va se faire par phase. Il y a un travail de purge de tous les réseaux, de démontage des huisseries et en sous-sol des machines et cuves qui servaient au traitement de l’eau. Après, il y aura le gros œuvre avec de gros engins de chantier. Il y aura aussi l’extraction du sable dans les bassins. C’est un tonnage fou. Il sera revendu par la société de démolition », détaille-t-il.

L’entreprise Marelle a d’ailleurs annoncé à la Ville une démolition totale et le comblement des trous pour décembre 2025. « Nous avons demandé que cela soit comblé de façon solide avec de la terre végétale et pas des gravats, puis engazonné. Malgré ce que certains disent, cela ne s’est pas fait à l’arrache. Il y a un vrai protocole dans lequel, nous avons demandé un maximum de réemploi », affirme Jean-Baptiste Leclerc.

Quel avenir pour le site de la piscine Le Transat ?

Il poursuit son propos en indiquant que pour l’instant, rien n’est prévu sur les 5 000 m² du terrain ainsi libéré. « Absolument rien, car la Ville n’est pas propriétaire du site. Elle le sera une fois que toutes les opérations de dissolution du SI2B seront validées par les conseils municipaux de Bihorel et Bois-Guillaume et surtout une fois que nous aurons versé la quote-part à Bois-Guillaume. Il faut savoir qu’il faudra déduire 140 000 euros de démolition, plus les frais d’études, du diagnostic amiante et les frais d’avocats. Cela se fera normalement avant les prochaines élections. Pour le moment, les deux communes sont solidaires », explique le directeur général des services.

Votre région, votre actu !

Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.

S’incrire

Jean-Baptiste Leclerc tient aussi à rappeler que ces travaux auraient dû démarrer il y a plus d’un an et devenaient urgents pour des questions de sécurité. « Le complexe était devenu glauque, car nous ne pouvions plus assurer sa fermeture. Dedans, nous avons retrouvé des cadavres de moutons sacrifiés, des gars qui squattaient et vivaient dans un Algeco. Nous avons aussi croisé des photographes urbex qui ne se rendaient même pas compte des dangers avec des câbles partout, des vitres brisées et autres objets tranchants. Nous étions inquiets », plaide le responsable des services de la Ville de Bihorel.

« Nous n’avons pris personne en traître »

Enfin, l’agent territorial revient sur la litanie de dénis de l’opposition : « Tout a été fait en public et pas en catimini. Ils ont été déboutés par le tribunal. Après, c’est un choix politique clair de la part des élus des deux villes. Ils étaient d’accord pour que cette affaire soit classée avant les élections. Nous n’avons pris personne en traître ».

Suivez l’actualité de Rouen sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.