Fin juillet, en pleine période de vacances, deux étudiantes et quatre étudiants de l’Université de Strasbourg ont réceptionné une convocation, signée de la présidente de l’établissement, les appelant à comparaître devant la commission disciplinaire le 22 septembre prochain. Les 5 et 6 février derniers, lors des élections étudiantes, ces six jeunes, dont cinq sont adhérents de syndicats étudiants, soit la Fédération syndicale étudiante (FSE) et Alternative étudiante Strasbourg (AES), avaient pris part à des manifestations contre la section strasbourgeoise de l’Union nationale interuniversitaire (UNI), organisation étudiante d’extrême-droite.

Suite à une enquête diligentée par l’ancien président de l’Unistra, Michel Deneken, l’établissement leur reproche des « faits graves ayant troublé le fonctionnement normal de l’université », « des menaces explicites de nature à créer un climat d’insécurité » et une « posture militante incompatible avec les valeurs » de l’Unistra.

« Répression sans précédent »

Dans un communiqué publié lundi, la section strasbourgeoise de la FSE dénonce cette procédure disciplinaire qu’elle qualifie de « répression sans précédent » et d’une « atteinte aux droits démocratiques et syndicaux ». Selon elle, des sanctions disciplinaires – qui peuvent aller jusqu’à l’exclusion – « marqueraient un recul grave et délétère pour le mouvement social et syndical ».

Son appel demandant à l’Unistra d’abandonner des poursuites contre les six étudiants visés a obtenu le soutien de nombreuses organisations syndicales, partis politiques et collectifs citoyens parmi lesquels la CGT du Bas-Rhin, FO Unistra, Urgence Palestine Strasbourg, MJCF 67, NPA, collectif Justice & Libertés, collectif judéo-arabe et citoyens pour la Palestine, ATMF Strasbourg, MRAP, Jeunes écolos 67, Les écologistes de Strasbourg-EMS, D’ailleurs nous sommes d’ici 67, etc.

Ce mercredi, lors de la conférence de presse de rentrée, Frédérique Berrod, présidente de l’Unistra, a confirmé le maintien de la procédure : « Le campus ne doit pas être un lieu d’affrontements », a-t-elle insisté en rappelant « que tous les cas seraient instruits à charge et à décharge ».



L’université de Haute-Alsace prévoit d’accueillir quelque 10 000 étudiants cette année.  Photo Jean-François Frey

À L’UHA, l’année des 50 ans

L’université de Haute-Alsace (UHA) prévoit d’accueillir environ 10 000 étudiants – un chiffre restant à définir dans les semaines à venir – cette année 2025-2026 sur ses campus de Mulhouse et Colmar. Dans ces effectifs, on compte 17 % d’internationaux et 11 % d’apprentis. Sur les 170 formations proposées, 43 sont délivrées en apprentissage.

Née en 1975, l’UHA reste une jeune université. Elle célébrera ses 50 ans d’existence le jeudi 9 octobre prochain par une série de festivités à destination des étudiants et des personnels, suivie d’une cérémonie plus officielle durant la soirée.