Les commissaires européens ont validé en milieu de journée le texte de l’accord, première étape avant de le soumettre aux États membres et aux eurodéputés.

« Des garanties encore plus solides »

Bruxelles espère obtenir leur aval avant fin décembre, tant que le Brésilien Lula occupe la présidence tournante du Mercosur.

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Jusqu’ici, la France menait la fronde au sein des 27. Pour la convaincre et rassurer les agriculteurs européens, la Commission promet désormais de compléter l’accord par un « acte juridique » renforçant les mesures de sauvegarde pour « les produits européens sensibles ».

Les syndicats agricoles vent debout
L’accord de libre-échange entre des pays du Mercosur et l’Union européenne reste un accord «toxique», ont estimé hier les syndicats agricoles FNSEA et JA, appelant Emmanuel Macron «à honorer sa parole et à exprimer publiquement son opposition claire à cet accord».
«On ne peut pas se satisfaire de cette proposition qui ne répond pas à la question essentielle», a dit le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau.
La Confédération paysanne, 3e syndicat agricole français, a annoncé hier son intention de participer au mouvement de colère multisectoriel prévu le 10 septembre, contrairement à sa rivale la FNSEA, et manifestera aujourd’hui à Bruxelles pour s’opposer à l’accord UE-Mercosur.

L’exécutif européen s’engage à intervenir en cas d’impact négatif des importations sur certaines filières, comme le bœuf, la volaille, le sucre et l’éthanol.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, affirme avoir « écouté attentivement » agriculteurs et États membres. « Nous avons mis en place des garanties encore plus solides, juridiquement contraignantes, pour les rassurer », a-t-elle souligné sur le réseau social X.

« Nous regarderons le texte avec plus de bienveillance »

Des mesures immédiatement saluées à Paris. La porte-parole du gouvernement Sophie Primas s’est réjouie que l’UE « ait entendu les réserves » françaises. Le gouvernement a encore « besoin d’analyser cette clause de sauvegarde », a-t-elle nuancé.

« S’il y a une réponse technique qui nous donne satisfaction, nous regarderons le texte avec plus de bienveillance. Sinon, nous resterons opposés », a dit le ministre français du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin au Télégramme.

Bruxelles ne cesse de marteler la nécessité de diversifier les partenariats avec des « alliés fiables », alors que la concurrence est féroce avec la Chine et que les taxes douanières sur les produits européens augmentent dans les États-Unis de Donald Trump.

Cet accord doit notamment permettre à l’Union européenne d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay.

En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes.