Une querelle de voisinage autour d’une piscine « contemporaine » dans le quartier des villas de La Baule oppose depuis plusieurs années deux propriétaires. Le tribunal administratif de Nantes a mis sa décision en délibéré après les plaidoiries du 2 septembre, mais l’affaire pourrait rebondir en appel.

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L’affaire remonte à janvier 2021, quand un habitant de La Baule dépose sa première demande de permis de construire pour édifier une piscine de 30 m² avec « terrasse sur pilotis » sur l’avenue de Lorraine, dans le prestigieux « quartier des villas » de La Baule.

Entre janvier 2021 et février 2022, trois dossiers successifs sont déposés et validés par le maire LR Franck Louvrier.

Mais le propriétaire de la maison voisine, par l’intermédiaire de sa société civile immobilière (SCI), conteste ces autorisations d’urbanisme. Il estime que cette construction ne respecte pas les règles d’aménagement en vigueur dans ce secteur protégé.

L’architecte des Bâtiments de France (ABF) avait pourtant rendu un « avis favorable » à cette piscine, précisant qu’il n’était « pas établi » qu’elle « impliquerait l’abattage de pins » dans ce « secteur remarquable » que constitue « la pinède » de La Baule.

Le principal reproche de l’ABF portait sur l’absence de référence à l’architecture traditionnelle locale, comme l’exige le règlement de l’Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP) de La Baule.

Les nouvelles constructions doivent en effet « reprendre » ou « réinterpréter au moins une des références architecturales caractéristiques » de la ville, comme « les décors de bois découpés », « la céramique décorative » ou les « éléments de ferronnerie décorative ».

Après la première audience du 19 novembre 2024, les juges avaient accordé le 17 décembre 2024 « trois mois » au pfutur propriétaire de la piscine pour « régulariser » ses travaux. Une nouvelle déclaration préalable a été déposée le 17 avril 2025 pour installer « un garde-corps en ferronnerie sur un muret en lieu et place de la première marche d’un escalier d’ornement ».

Pour la rapporteure publique, cette « ferronnerie noire » reprend bien l’architecture traditionnelle de La Baule et permet de régulariser le permis de construire initial.

Me Bertrand Vendé, représentant le plaignant, a vertement critiqué cette solution lors de l’audience du 2 septembre 2025. Dans ce dossier « assez pénible » qui « traîne depuis plusieurs années », l’avocat a déclaré « ne pas partager l’analyse » de la magistrate sur « la reprise des codes architecturaux baulois ».

Ce « bricolage » n’a « rien à voir » avec l’architecture locale, a-t-il affirmé, dénonçant le fait que la ville de La Baule soit « assez peu diligente » pour sanctionner les atteintes aux règles d’urbanisme. C’est donc « un peu fort de café » que la rapporteure publique vienne donner raison au voisin de son client, estime l’avocat.

Me Isabel Léon, représentant la mairie, et l’avocat du riverain mis en cause n’ont pas fait d’observations supplémentaires à l’audience. Le tribunal administratif de Nantes a mis sa décision en délibéré et rendra son jugement dans un mois.

Mais cette décision ne clôturera pas définitivement l’affaire : l’avocat du plaignant a d’ores et déjà fait appel du jugement initial de décembre 2024 qui avait laissé la possibilité au propriétaire de « régulariser » sa piscine. Le conflit de voisinage risque donc de se poursuivre devant la cour administrative d’appel de Nantes.

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