Le 31 août, le Premier ministre norvégien, Jonas Gahr Støre, a annoncé l’achat de cinq ou six frégates britanniques de Type 26 [ou classe « City »] pour 8,5 milliards d’euros. Et cela aux dépens de la Frégate de défense et d’intervention [FDI] de Naval Group, de la Meko A-400 allemande et de la « Constellation » américaine.
S’il doit encore être confirmé par le Parlement norvégien [le Storting], ce choix soulève quelques questions… À commencer par la capacité de BAE Systems à livrer les navires devant être commandés par Oslo dans les délais souhaités, sachant que la construction de la tête de série de la classe City, le HMS Glasgow, a pris du retard et que ses essais en mer restent donc à effectuer. En outre, il n’est pas impossible que certaines unités attendues de pied ferme par la Royal Navy prennent finalement la direction de la Norvège.
Quoi qu’il en soit, le ministre norvégien de la Défense, Tore O. Sandvik, n’a aucun doute sur la pertinence de ce choix.
« Si nous achetons de nouvelles frégates, c’est pour chasser les sous-marins. Ce sera leur principale fonction : dissuader la Russie d’entrer en mer du Nord et dans l’Atlantique avec ses sous-marins », a-t-il dit, dans un entretien accordé à Bloomberg, ce 3 septembre. Sur ce point, la FDI avait pourtant de solides arguments à faire valoir…
Seulement, a continué M. Sandvik, les « navires norvégiens et britanniques devront être aussi identiques que possible, afin d’optimiser leur efficacité opérationnelle et de réduire les coûts, tout en permettant potentiellement d’interchanger les équipages ».
Cela étant, le britannique Babcock International serait sur le point de ravir un autre marché à Naval Group, à en croire le Financial Times et la presse scandinave.
En juin, le ministère des Armées a fait savoir que Paris avait proposé la FDI à Stockholm, dans le cadre du programme suédois de « nouvelle génération de bâtiment de surface ». Et cela après avoir confirmé que la Direction générale de l’armement [DGA] allait ouvrir des négociations contractuelles en vue d’acquérir deux premiers avions d’alerte avancée GlobalEye auprès de Saab afin de remplacer les quatre E-3F SDCA de l’armée de l’Air & de l’Espace.
Or, le Financial Times a fait état de discussions « très positives » bien que « complexes » entre Londres et Stockholm au sujet de l’achat éventuel de quatre frégates Arrowhead-140/Type 31. Et cela alors que Babcock International a noué un partenariat avec Saab Kockums en 2024.
Une décision devrait être annoncée par le gouvernement suédois avant la fin de l’année. Mais il se pourrait qu’elle soit influencée par le choix du Danemark, avec lequel, selon une source du quotidien financier, un accord est « presque bouclé ». Et celui-ci porterait sur la commande de trois frégates Type 31.
Une telle issue ne serait pas surprenante étant donné que la conception de l’Arrowhead-140/Type 31 est largement inspirée de la frégate danoise Iver Huitfeldt.
Pour rappel, affichant un déplacement de plus 5 700 tonnes pour 138,7 mètres, la frégate Type 31 est censée pouvoir naviguer à la vitesse de 26 nœuds, grâce à quatre moteurs diesels MTU. La version destinée à la Royal Navy est armée du système surface-air Sea Ceptor, avec deux lanceurs verticaux, d’une tourelle de 57 mm et de deux canons de 40 mm. Elle est en mesure d’accueillir un hélicoptère et un drone aérien embarqué.
Seulement, la construction des cinq exemplaires destinés à la Royal Navy a aussi pris du retard, l’admission de la tête de série, le HMS Venturer, n’étant pas attendu avant 2027.