© Shutterstock – À un an des municipales, la métropole a réalisé 137 km de pistes sur les 260 prévus, mais les arbitrages politiques freinent certains franchissements stratégiques.
Doté d’un budget de 108 millions d’euros, le plan vélo du Grand Paris avait pour objectif de mettre fin aux itinéraires en pointillés et de bâtir un véritable réseau structurant. Lancé en 2021, il devait relier entre elles les banlieues et les connecter à Paris grâce à neuf lignes principales. Au total, 260 kilomètres de pistes sont programmés, dont un peu plus de la moitié seulement ont été achevés. Selon Patrick Ollier, président de la métropole et maire (LR) de Rueil-Malmaison, l’enjeu est clair : atteindre 12 % de part modale pour le vélo en 2030.
Des avancées concrètes mais inégales
Certaines difficultés majeures ont déjà été résolues, comme la traversée entre Paris et Charenton-le-Pont ou le carrefour Pompadour à Créteil, points noirs historiques pour les cyclistes. La métropole met également l’accent sur les franchissements de routes et de cours d’eau, essentiels pour assurer la continuité des trajets. Elle travaille par ailleurs au développement de la “Seine à vélo”, un axe appelé à relier Paris au Havre. Une dixième ligne reliant le centre de Paris à Tremblay-en-France, près de Roissy, doit prochainement voir le jour, tandis que la ligne 3 sera prolongée vers Juvisy-sur-Orge et Viry-Châtillon, au sud.
Des freins politiques et financiers
Si les infrastructures lourdes, comme les passerelles, expliquent une partie des retards, les blocages sont aussi d’ordre politique. « Dans certains cas, il faut renoncer à des places de stationnement ou modifier des plans de circulation« , rappelle Louis Belenfant, du collectif Vélo-Île-de-France, associé à l’élaboration du plan. Or, à l’approche des municipales de 2026, les élus hésitent à prendre des décisions impopulaires susceptibles de mobiliser des opposants locaux. Patrick Ollier reconnaît lui-même que « le maire ne peut pas prendre de décisions courageuses en fin de mandat » sans risquer une levée de boucliers.
Une articulation avec le réseau régional
Le maillage métropolitain viendra compléter le « Réseau vélo » de la région Île-de-France, qui prévoit 11 itinéraires financés à hauteur de 300 millions d’euros. À terme, le réseau du Grand Paris couvrira les deux tiers des communes de la métropole, contribuant à transformer durablement les mobilités du quotidien. Mais pour les associations comme pour les usagers, l’essentiel reste de savoir si le calendrier pourra être tenu malgré les aléas politiques.