À partir de ce mardi 2 septembre, les enseignants et le personnel de la vie scolaire du collège Le Massegu à Vif, en Isère, entrent en grève illimitée. Ils réclament un assistant d’éducation supplémentaire pour maintenir « un climat digne de ce nom » au sein du collège. En dix ans, le nombre d’élèves n’a cessé d’augmenter et aucun recrutement n’a eu lieu.
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Les élèves de 5ème, 4ème et 3ème du collège de Vif auront, cette année, une rentrée scolaire différée. Si les enseignants et le personnel de vie scolaire ont assuré la rentrée des classes ce lundi 1er septembre pour les élèves de 6ème, ce 2 septembre, ils entament une grève illimitée. Le motif : »pas d’AED (Assistant d’Education), pas de rentrée ».
Ils réclament le recrutement d’un assistant d’éducation alors que le nombre d’élèves ne cesse d’augmenter dans ce collège depuis dix ans.
« On dépasse cette année la barre des 700 élèves », nous dit Marion Boissard, la CPE du collège Le Massegu à Vif, « et on maintient une dotation qui existe depuis 2016 ».
575 élèves étaient scolarisés en 2015 et 704 le sont aujourd’hui en 2025 pour le même nombre de surveillants. Selon eux, ce manque de personnel met en péril la sécurité au sein du collège.
« On doit surveiller énormément d’élèves avec très peu de personnes, il y a plusieurs espaces dans l’établissement, il y a les ouvertures de portail à faire plusieurs fois par jour, par matinée et par après-midi. On doit prendre en charge 70 élèves en même temps dans une salle d’étude, dans la cour, il y a un seul surveillant pour 500 élèves quand les autres sont à la cantine, » déplore Marion Boissard, la CPE du collège. « Ça devient dangereux », ajoute-t-elle.
Les enseignants et le personnel de la vie scolaire réclament le recrutement d’un AED – 2 septembre 2025
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© France TV
Depuis 10 ans, ce sont les enseignants et les autres adultes de l’établissement qui assurent les tâches de surveillance pour « maintenir un climat scolaire digne de ce nom, » disent-ils.
« On récupère les enfants après la pause de midi dans des situations où il faut qu’on les gère, il y a eu des bagarres, des disputes, il y a eu du harcèlement, il y a des problèmes dans les toilettes. Ils ne sont pas en condition pour apprendre, donc on est obligés de faire un temps de pause pour régler les problèmes, » regrette Marie Beck, enseignante de SVT au collège.
Car la mission de l’AED va bien au-delà de la surveillance.
« Nous, on a un réel contact avec les gamins, si on prend notre rôle à cœur, on fait un travail d’éducateur. On connaît très bien les enfants, tous. On les voit toute la journée, on les connaît par cœur. Ça permet de créer un lien avec les élèves. On discute énormément avec les enfants, ça permet d’identifier certains problèmes que des profs n’auront pas pu identifier, on a un réel lien avec les enfants », précise Matthias Burg, AED depuis trois ans au sein du collège.
Pour la rentrée 2025, l’académie de Grenoble a mis en place des brigades de vie scolaire composées d’un CPE et de deux AED dédiés pour tourner dans les différents établissements du département. « Mais nous, on a besoin d’AED à temps plein qui connaissent les élèves et leur problème », insiste Marie Beck.
Le directeur académique ira à la rencontre du personnel du collège Le Massegu ce vendredi 5 septembre, « d’ici là, la grève continue, » assurent les professeurs.