Une quarantaine de rendez-vous prévus avec des patients atteints de cancers auraient-ils été supprimés à la dernière minute faute de personnel suffisant aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (Bas-Rhin) ? Des manipulateurs radio auraient-ils été utilisés en réalité pour encadrer des recherches médicales sur les porcs pour le compte d’entreprises privées ?
L’Inspection Générale des Affaires Sociales (Igas) et l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (Igers) vont essayer de répondre à ces questions et s’emparent désormais de ce qui pourrait ressembler à un scandale sanitaire.
Depuis quelques jours, ces inspecteurs des affaires sociales et de l’éducation encouragent les patients des Instituts Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (IHU) à remplir un questionnaire en ligne. « La seule question qui prime est de savoir si ces malades ont vu leurs consultations déprogrammées », témoigne Gabriel Weisser.
Celui qui se présente comme un « lanceur d’alerte » a été le premier à signaler l’annulation d’un rendez-vous médical pour un membre de sa famille atteint d’un cancer du côlon métastasé prévu le 25 mars dernier. « Ce proche a été appelé par le centre d’imagerie médicale des IHU pour le prévenir 4 jours avant qu’il manquait du personnel », raconte Gabriel Weisser. À l’instar de cet homme, des dizaines de patients auraient vu leurs rendez-vous déprogrammés en mars et avril dernier.
« C’est un scandale car on joue avec la santé des patients »
Là où cette histoire prend un tout autre tournant c’est que le soi-disant personnel absent aurait en réalité été mobilisé pour assister à des recherches sur des cochons menés par la plate-forme expérimentale pour les animaux de l’IHU, reconnue à l’international. « Il est prouvé que ces expérimentations sur les porcs rapportent de l’argent contrairement aux rendez-vous avec les malades cancéreux. C’est un scandale car on joue avec la santé des patients » se désole Gabriel Weisser.
L’Igas et l’Igesr rendront ses conclusions à la fin du mois de septembre. Contactée, la direction de l’IHU n’a pas voulu répondre.