l’essentiel
Aurèle fait partie des douze personnes évacuées lors de l’incendie d’un bâtiment à Castelnau-d’Estrétefonds, au nord de Toulouse, mardi 26 août. Quelques jours plus tard, ce jeune homme de 18 ans, venu faire ses études à Toulouse, témoigne du choc, mais aussi de l’incroyable soutien qu’il a reçu depuis l’accident.
Quelques jours après l’incendie, Aurèle est encore sous le choc : « C’est bizarre quand on se remémore qu’il y a peu de temps, tout était encore là. Maintenant, il n’y a même plus de toit, tout est carbonisé », s’attriste le jeune homme de 18 ans. Sa vie a changé du tout au tout depuis que son appartement de Castelnau-d’Estrétefonds a disparu dans les flammes dans la nuit du mardi 26 août.
Le toit s’est effondré suite au passage des flammes.
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Il est un peu plus de 19 heures quand Aurèle est alerté par une odeur de brûlé. C’est alors qu’il aperçoit de la fumée sortir d’une prise fixée sur le mur de l’appartement mitoyen. « Le déclic m’est venu en voyant des flammes se dégager du balcon voisin », se remémore le jeune homme. Il a seulement le temps de se saisir de son portable et de sa montre avant de s’extraire de l’appartement, sans même avoir pu enfiler des chaussures.
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C’est donc pieds nus, installé sur le trottoir, qu’Aurèle constate, impuissant, la lente propagation des flammes. Pour lors, il ignore encore ce qui a provoqué un tel incendie.
« J’aurais dû récupérer plus d’affaires »
Aurèle a presque tout perdu dans l’incendie, mais il est surtout marqué par la perte d’une guitare et d’un violon qu’il a lui-même fabriqués lors de sa formation de lutherie, pour laquelle il a déménagé de la région lyonnaise à Toulouse. « J’aurais dû récupérer plus d’affaires en sortant. Entre mon départ et le moment où mon appartement a pris feu, il s’est écoulé un sacré laps de temps », culpabilise-t-il.
Aurèle n’a pu récupérer qu’un vinyle de son impressionnante collection.
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Le lendemain du drame, Aurèle a pu brièvement retourner sur les lieux. Un moyen de récupérer les quelques affaires qui n’ont pas encore péri dans les flammes, de constater les dégâts mais aussi et surtout d’entamer le deuil d’une partie de sa vie. « J’avais peur qu’on ne me laisse plus jamais y retourner. C’était important pour moi de vraiment me rendre compte de ce qu’était devenu mon appartement », se confie-t-il.
Un retour à la norme semé d’embûches
Malgré la stupeur, ce passionné de musique se remet doucement de son traumatisme, bien aidé par la vague de soutien qu’il a reçue, de la part de ses proches mais également d’inconnus. « J’ai toujours des coups de mou quand je repense à ce que j’ai perdu. Mais bon, j’ai un toit grâce à ma copine, de quoi manger et à peu près de quoi m’habiller », relativise-t-il. D’autant plus qu’Aurèle retrouve petit à petit un semblant de normalité dans son quotidien. Le jeune adulte a eu la bonne surprise de constater que quelques affaires de sport étaient miraculeusement restées intactes. Alors ce joueur du club de handball du Fenix a décidé de reprendre l’entraînement collectif. « J’avais besoin de voir des gens et de reprendre le sport. Ça fait du bien d’extérioriser », explique-t-il.
L’ancienne cuisine d’Aurèle est désormais méconnaissable.
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Pourtant, les difficultés pour Aurèle et sa famille ne font que commencer. Suite au sinistre, leur assurance affirme que leur contrat d’habitation était arrivé à son terme deux jours seulement avant l’incendie. Un coup du sort que la mère d’Aurèle n’associe pas qu’au hasard. « Nous n’avions jamais été prévenus que le contrat n’était pas automatiquement reconduit. Je suis très en colère et je compte porter réclamation parce qu’il y a un vrai défaut d’information », déplore-t-elle.
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Alors face à l’inaction des assurances, ses adelphes décident de créer une cagnotte pour lui donner les moyens de se reconstruire. Plus de 5 000 euros ont déjà été récoltés. « Sachant que j’étais en recherche de travail, je vais utiliser cet argent pour me louer un établi et recommencer mon activité », explique-t-il.