Gaël Perdriau, 52 ans, maire (sans étiquette) et président de la métropole stéphanoise depuis 2014, est poursuivi en justice dans l’affaire dite du chantage à la vidéo intime. À moins d’un mois du procès, l’élu attend ce rendez-vous avec la justice avec impatience, pour que « la vérité soit dite ».
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Le 22 septembre, c’est un procès qui attend le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau. Il s’agit du scandale qui a éclaté à l’été 2022 : l’affaire dite de la sextape. Elle porte sur une vidéo montrant l’ancien premier adjoint centriste Gilles Artigues, un rival potentiel du maire, en train de se faire masser par un escort-boy dans une chambre d’hôtel à Paris en janvier 2015.
« J’ai hâte que la vérité soit dite »
Sur ce dossier, Gaël Perdriau s’est confié à quelques jours de la rentrée. Le procès, l’élu stéphanois dit s’y préparer depuis trois ans. « Ça a pollué toute ma vie depuis trois et pas que ma vie politique. Ma vie familiale. Ma vie ! Heureusement que j’arrive à vivre malgré cela, je suis satisfait que ce soit proche, » a déclaré jeudi dernier, 28 août, Gaël Perdriau au micro de France 3 en marge d’une visite dans une école de l’agglomération.
Exclu du parti Les Républicains, le maire de Saint-Etienne a toujours clamé son innocence et refusé de démissionner. Il s’est toutefois mis en retrait de ses fonctions à la métropole. L’élu attend avec impatience le procès qui se déroulera devant le tribunal correctionnel de Lyon. « J’ai hâte que la vérité soit dite. Les médias se sont contentés d’évoquer ou de publier ce que certains ont trahi du secret de l’instruction. Vous avez livré au grand public ce qu’on a bien voulu vous donner et c’est très très loin d’être complet », assure l’édile.
Un procès à Lyon
Près de trois ans après la révélation du scandale, les juges d’instruction ont ordonné le renvoi de Gaël Perdriau devant le tribunal correctionnel pour « chantage, soustraction, détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique et participation à une association de malfaiteurs ». Un délit puni d’au moins cinq ans de prison. Le procès doit se tenir entre du 22 au 26 septembre.
Dans l’affaire du chantage à la vidéo intime, Gaël Perdriau sera jugé en même temps que trois anciens proches, accusés d’avoir organisé le tournage de la sextape : son ex-directeur de cabinet, Pierre Gauttieri, son ancien adjoint à l’Éducation, Samy Kefi-Jérôme, et l’ex-compagnon de ce dernier, Gilles Rossary-Lenglet, qui avait révélé l’affaire à Mediapart en 2022.
Contrairement aux réquisitions du parquet, les magistrats instructeurs ont ordonné le renvoi de deux couples à la tête d’associations stéphanoises. Elles sont soupçonnées d’avoir servi à rémunérer les auteurs de la sextape en échange de prestations fictives financées par la mairie. Ces quatre personnes seront jugées pour « abus de confiance ».
Article rédigé à partir des éléments du reportage de K.Jinlack et C.Dol.