L’ailier du RCT et du XV de France ne cache ses ambitions : faire mieux que la saison dernière. Ce qui se signifie se hisser en finale du championnat et en demi-finale de Champions Cup.

Il va encore devoir patienter deux ou trois semaines avant de retrouver le terrain. La faute au majeur de sa main droite qui a dû être opéré courant août. Mais, aucun doute, Gabin Villière piaffe d’impatience de retrouver les terrains. Avec des objectifs élevés, tant pour son club, le RCT, que pour lui. Il les affirme sans se cacher.

LE FIGARO : Le RCT annonce vouloir faire mieux que la demi-finale de la saison dernière. Cela signifie donc aller en finale…
Gabin VILLIÈRE : Au moins aller en finale, oui. C’est sûr que ce n’est pas une mince affaire. Et ce n’est pas parce qu’on a fait demi-finale l’année dernière que c’est validé pour cette saison, que ça va être simple ou évident. Mais on s’était remis en question la saison dernière et l’objectif est, encore une fois, d’aller plus loin. Ce serait un échec de ne pas réussir à aller en finale… Je dirais même la gagner (sourire). Mais bon, une finale, ce serait déjà une belle saison.


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Que faudra-t-il faire mieux que la saison passée pour passer cette dernière marche ?
Sur la demi-finale, franchement, il n’y a pas forcément beaucoup de regrets à avoir. On est tombés sur plus fort que nous à ce moment-là (l’UBB, victorieuse 39 à 24, NDLR). En revanche, je pense que sur la seconde partie de saison, et plus encore la fin de saison, on a certainement manqué d’un peu de carburant, d’énergie. C’est ce qui nous a coûté de ne pas pouvoir plus rivaliser lors de ces phases finales. La fraîcheur sur la seconde partie de saison va être hyper importante : ne pas avoir trop de blessés, avoir pu pratiquer du turnover… Il y a de la concurrence à tous les postes, donc c’est possible. C’est ce qui peut nous permettre de basculer encore un peu plus loin.

Toulon est de nouveau pris au sérieux, mais, après, il y a de plus en plus d’équipes qui sont prises au sérieux, qui sont capables de se hisser dans les six premières places

Après quelques années difficiles, Toulon est de nouveau craint. C’est un atout important ?
Oui, complètement. On a fini 7e ou 8e à chaque fois les années précédentes. On était à pas grand-chose. À chaque fois, on jouait notre place dans le top 6 lors de la dernière journée. De s’ancrer un peu plus dans ce top 6, de pouvoir voir un peu plus loin avant la fin de la saison, déjà, c’est sûr que c’est chouette. Je pense qu’on est, effectivement, plus pris au sérieux, plus craint par les autres équipes. On veut également essayer de garder Mayol inviolé. Ne pas perdre à domicile, c’est aussi quelque chose d’important… Nous sommes de nouveau pris au sérieux, mais, après, il y a de plus en plus d’équipes qui sont prises au sérieux, qui sont capables de se hisser dans les six premières places. Comme, à l’inverse, d’une saison sur l’autre, on peut passer de la 3e place à la lutte pour le maintien. Ça va très vite et il faut toujours s’accrocher.

Allez-vous jouer sur les deux tableaux ? Autrement dit, la Champions Cup est-elle également un objectif ?
Oui, bien sûr. Là où il y a des titres à gagner, il faut se donner les moyens d’essayer de ramener quelque chose. D’engranger de l’expérience en disputant des phases finales, de goûter à tout ça. Je pense que ce sont ces expériences-là qui permettent au collectif de grandir et, ensuite, d’aller chercher des titres. Donc la Champions Cup sera un objectif. C’est clair et ce n’est pas la peine de s’en cacher. On sait que, là aussi, ça va être très dur. Mais notre objectif est également de faire mieux que la saison dernière. On avait atteint les quarts de finale donc, au minimum, une demi-finale européenne…

Des joueurs aguerris, comme l’Anglais Zach Mercer ou le centre italien Ignacio Brex, sont arrivés à l’intersaison. Que vont-ils apporter ?
Les nouveaux ont repris bien avant nous et se sont très bien intégrés. Ils amènent un bon vent de fraîcheur. C’est bien de voir de nouvelles têtes (sourire). Je pense qu’ils sont très investis dans le projet et on va rapidement les voir à l’œuvre. Mercer apporte ses attitudes dans le jeu au sol et sa capacité à jouer à la main ; Brex, sa capacité à lire les situations, à trouver des espaces. On va compter sur eux, et tous les autres qui nous rejoignent, pour nous apporter une bonne énergie et bien commencer ce Top 14.

L’objectif, personnellement, c’est d’apporter un maximum à l’équipe. En revanche, je n’ai pas d’objectif en termes de nombre d’essais ou de quoi que ce soit…

À titre individuel, vous fixez-vous également des objectifs ?
L’objectif, personnellement, c’est d’apporter un maximum à l’équipe. Ne pas faire de fautes, se remettre en question chaque week-end. En revanche, je n’ai pas d’objectif en termes de nombre d’essais ou de quoi que ce soit… J’essaie juste de me concentrer sur mon profil, sur ce que je suis capable d’apporter à l’équipe : ne pas vouloir trop en faire et, surtout, essayer de faire très bien les choses.


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Parlons du XV de France. Quels enseignements avez-vous tirés de la tournée en Nouvelle-Zélande cet été ?
C’était une belle tournée. On nous annonçait la guerre, que ce soient les médias français ou néo-zélandais, et, malgré tout, avec ce groupe très remanié, avec tous ces nouveaux capés, on a franchement vécu une superbe expérience. On a vraiment été capable de rivaliser avec les All Blacks. On n’était même pas loin de gagner. On aurait pu faire un petit peu mieux mais c’est déjà une expérience incroyable…

Le XV de France est un objectif que je ne lâcherai pas

Dans un coin de la tête, pensez-vous déjà à la tournée de novembre, au Tournoi des six nations ?
Forcément, on a envie d’y regoûter et de revivre des moments comme cela. Pour ma part, c’est sûr, l’équipe de France est un objectif et une ambition que je ne lâche pas. Je sais qu’il y a du monde devant moi, je sais que rien n’est fait, qu’il ne faut pas lâcher, qu’il faut s’accrocher même parce qu’il y a encore d’autres joueurs qui arrivent, qui vont éclore dans notre championnat. Je reste à ma place mais, c’est sûr, je ne lâcherai pas. Je prendrai toutes les opportunités qui se présenteront. La concurrence est féroce, j’en suis conscient, et c’est normal. Ça fait partie du jeu. Mais c’est ce qui permet, aussi, à tout le monde de se tirer vers le haut et d’être tiré vers le haut. Je vais donc faire tout ce que je peux pour arriver au maximum de mes capacités et apporter dans le profil qui est le mien.