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Postée il y a cinq jours sur un compte Instagram, une vidéo des étudiants de l’UET, association de l’université Jean Jaurès, dénonce à nouveau l’affaire du salut nazi commis, en février dernier, par un étudiant membre de l’UNI, association étudiante de l’Université Toulouse Capitole dans un local mis à disposition.

Sur fond politique, c’est un nouveau bras de fer engagé par les étudiants de l’Union des étudiants de Toulouse (UET), basée dans les trois universités toulousaines (Jean-Jaurès, Capitole et Paul Sabatier), contre leurs homologues de l’Union nationale inter-universitaire (UNI). Les étudiants de l’UET remettent le couvert, dans une vidéo postée il y a cinq jours sur leur compte Instagram, évoquant à nouveau l’affaire du salut nazi commis, en février dernier par un étudiant, Alexandre O., membre de l’UNI, photographié dans un local prêté par l’Université Toulouse Capitole. Un geste largement relayé sur les réseaux sociaux et par un article de Médiapart, documenté d’après une enqûête approfondie de l’UET sur les dérives assumées de certains membres de l’UNI.

« Nous ne dénonçons pas un acte individuel, mais systématique »

« Globalement, nous ne dénonçons pas seulement un acte individuel au sein de l’UNI mais des actes systématiques. L’UNI est une plateforme qui fait le lien entre une droite républicaine et une droite extrême, violente », a confié, mercredi 3 septembre, le secrétaire général de l’UET qui souhaite rester anonyme. Après le salut nazi de février, d’autres étudiants auraient également agi de la sorte, « trois commissions disciplinaires » doivent se réunir prochainement en vue de sanctions, a-t-on confié à l’Université Capitole. Ce qui a été le cas pour le premier étudiant de l’UNI photographié.

Un « jeu de cartes à l’imagerie antisémite »

L’UNI est semble-t-il coutumier du fait, rappelle Médiapart dans un article du 26 août consacré au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau faisant état de « saluts nazis et néonazis effectués à maintes reprises par des membres de l’Union nationale inter-universitaire (UNI) ». Pas seulement à Toulouse, à Caen et Strasbourg ou la section locale de l’UNI a diffusé, en février dernier, un jeu de cartes à l’imagerie antisémite, dont se fait écho la vidéo de l’UET. Médiapart évoque aussi le cas de Mathis Gachon, délégué national de l’UNI, qui « s’était plusieurs fois photographié en effectuant un salut de « Kühnen », alternative au salut hitlérien ».

Le salut de Kühnen…

En Haute-Garonne, en 2024, au sein du local syndical du campus de Toulouse Capitole, un étudiant de l’UNI avait fait un salut nazi également remarqué. Manifestement, il ne cachait pas ses accointances avec l’extrême droite sur le réseau social BeReal où il se prenait en photo avec le salut hitlérien. Une autre fois, il se met en scène avec un ami Chez Tonton, une institution des bars de nuit à Toulouse, avec le salut de Kühnen.

L’UET réclame le retrait de l’UNI à l’université

L’UET « réclame le retrait du local de l’UNI à l’UT-Capitole et la fin de leurs agréments dans les facs toulousaines ». Le syndicat enseignant s’en prend aussi au président d’UT Capitole Hugues Kenfack soupçonné de préférer « réprimer les syndicalistes de l’UET plutôt que des fascistes revendiqués » fustigeant un « groupe d’étudiants d’extrême droite protégé par l’administration ». Contactée, ce mercredi, la présidence d’UT Capitole n’a pas pour l’heure donné suite, de même que l’UNI n’a pas répondu à nos sollicitations.