“Das letzte Abendbrot” (“Le dernier Abendbrot”), écrit, dans une référence au dernier repas du Christ – “letztes Abendmahl” en allemand – la Frankfurter Allgemeine Zeitung (Faz) dans son édition du 3 septembre. En une du quotidien, une tranche de charcuterie en forme d’ours déposée sur une tranche de pain. Un symbole de l’Abendbrot – littéralement “le pain du soir” –, repas traditionnel allemand pris en famille en fin de journée constitué de pain de seigle, de gouda, d’un peu de beurre ou de margarine, le tout accompagné de viandes froides.

Le journal conservateur analyse dans ses pages les nouvelles habitudes culinaires des Allemands. Et le bilan est clair : “Les repas à heures fixes et les traditions culinaires ne sont plus dans l’air du temps”. Et donc le fameux l’Abendbrot, si cher à la Faz.

Diversification

“Les tables allemandes ont profondément changé. Là où, il y a une vingtaine d’années, les repas à heures fixes, régis par des rituels précis et le respect d’un certain nombre de normes communes, faisaient partie du quotidien, aujourd’hui, c’est la flexibilité et l’optimisation individuelle, selon les préférences de chacun, qui dominent les pratiques alimentaires”, résume le titre en se basant sur une étude intitulée “L’alimentation en Allemagne : entre désirs et réalité, hier, aujourd’hui et demain”, réalisée par la fondation Heinz-Lohmann.

Si jusqu’alors, “le contenu de l’assiette était guidé par certains plats et rituels traditionnels”, désormais, la diversité des régimes alimentaires règne. “Les repas n’ont pas plus vocation à procurer plaisir ou satiété, mais à nous assurer une vie longue, réussie et en bonne santé”, remarque le quotidien.

Végétarien, flexitarien, végan, riche en protéines : il y a désormais autant de variantes de régime alimentaire que d’individus, avance la Faz. Ce qui rend bien plus difficile la préparation d’un menu unique pour toute la famille. “Résultat, de nombreux consommateurs doivent jongler entre les goûts et les désirs de chacun”, délaissant ainsi la tradition conviviale de l’Abendbrot, trop difficile à concilier avec cette individualisation des repas et des régimes.

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