La fin d’un épisode… en attendant le prochain ? Les élus d’opposition grenoblois Maxence Alloto et Anouche Agobian annoncent se retirer du parti Place publique, dans un communiqué daté du 3 septembre 2025. « Nous ne nous reconnaissons plus dans les valeurs portées localement, notamment par des référents actuels, valeurs de clientélisme et d’auto centrage en total inadéquation avec l’essence même de ce parti », déclarent-ils sans ambages.
Quand Maxence Alloto (à gauche) menait la campagne de Place publique lors des européennes de 2024, aux côtés de Charles Priou et Eric Roets. © Manuel Pavard – Place Gre’net
Aux yeux des deux élus, la gouvernance de Place publique a dévoyé l’esprit initial du mouvement. « Nous sommes des sociaux démocrates écologistes [et] nous croyons en l’unité de la gauche dans sa diversité et avec un souci d’apaisement du dialogue public. […] Place publique c’était ce trait d’union de la gauche entre les socialistes et les écologistes », jugent-ils. Avant d’accuser le parti de « faire du Macron nouvelle version », en intégrant des personnalités politiques comme Aurélien Rousseau ou Sacha Houlié.
Maxence Alloto avait été suspendu du parti de Raphaël Glucksmann au mois de mai, tandis que le groupe d’opposition Place publique du conseil municipal de Grenoble volait en éclat, aboutissant à la coexistence (douloureuse) de deux groupes : Place publique (composé de Romain Gentil et Barbara Schuman) et Place publique social-démocrate (composé de Maxence Alloto et Anouche Agobian). Une division sur laquelle le maire de Grenoble n’avait pas manqué d’ironiser lors du conseil municipal de juin 2025.
« Maxence Alloto a été suspendu une semaine avant le scrutin interne départemental, uniquement pour verrouiller et faire taire cette voix qui souhaitait le rassemblement », dénonce aujourd’hui le communiqué. Qui note que la commission des conflits n’a toujours pas reçu l’élu et pointe « une drôle de façon de fonctionner pour un mouvement qui porte la démocratie si fortement de ne pouvoir accepter un débat contradictoire ». Ce non sans évoquer « une grave erreur et une déception encore prégnante ».
Les deux élus grenoblois dénoncent l’adhésion de Christophe Ferrari, président de la Métropole de Grenoble, à Place publique. © Joël Kermabon – Place Gre’net
Au niveau local, l’adhésion du président de la Métropole Christophe Ferrari à Place publique est, pour sa part, perçue comme une tentative de « peser sur les futures élections à Grenoble ». « Nous voulions un groupe ouvert qui rassemble au service des habitants et qui n’est pas au service d’un homme pour tenter de se maintenir dans la vie politique depuis plus de 25 ans », attaquent-ils. Et de dénoncer au passage « la professionnalisation de la vie politique avec des gens qui sont dépendants d’un mandat électoral ».
« Nous formulons l’espoir que la prochaine échéance électorale soit le rendez-vous de l’honnêteté, de l’éthique et que tous les amoureux de Grenoble portant des valeurs humanistes, écologiques et de gauche puissent se retrouver en discutant intelligemment sur un projet », expliquent encore Maxence Alloto et Anouche Agobian. Ce sans donner de détails sur leur propre engagement politique à venir, mais en assurant « veiller en cette fin de mandat de défendre sur ces aspects les intérêts des métropolitains ».