Alors que Vladimir Poutine vient de passer quelques jours à parader aux côtés de son nouveau meilleur allié, Xi Jinping, en Chine, les Européens en profitent pour tenter de reprendre l’initiative sur le dossier ukrainien. Las d’attendre que Donald Trump se décide enfin à forcer la main, ou pas, à son homologue russe, la «coalition des volontaires», les principaux soutiens occidentaux de Kyiv, se réunit ce jeudi 4 septembre à Paris, au Palais de l’Elysée.

A 10 heures, Emmanuel Macron accueillera dans la cour d’honneur le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et les représentants d’une trentaine de pays alliés, dont le président finlandais, Alexander Stubb, les Premiers ministres polonais Donald Tusk, espagnol Pedro Sanchez, danoise Mette Frederiksen, les présidents des institutions de l’Union européenne Ursula von der Leyen et Antonio Costa. Parmi 28 autres chefs d’Etat et de gouvernement qui assisteront à la réunion en visioconférence, dont l’Allemand Friedrich Merz et l’Italienne Giorgia Meloni, le Premier ministre britannique Keir Starmer coprésidera la réunion.

Un entretien téléphonique est prévu à 14 heures avec le président américain, pour l’inciter à durcir les sanctions contre la Russie, et tenter de le faire définitivement basculer du bon côté de la barricade (en surfant notamment sur son mécontentement face au rapprochement ostentatoire entre Moscou et Pékin). Donald Trump exprime régulièrement son impatience face à un Vladimir Poutine qui, clairement, le balade. Le président américain a promis, lors d’une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington, que les Etats-Unis apporteraient des garanties de sécurité à l’Ukraine, sans toutefois préciser lesquelles, tout en excluant l’envoi de troupes américaines au sol.

Les Européens, eux, se disent prêts à contribuer au renforcement de l’armée ukrainienne. Si certains alliés demeurent hésitants, dans l’attente de la contribution et de l’engagement américain, la France, le Royaume-Uni et la Belgique assurent qu’ils pourront déployer des soldats en Ukraine, sur le terrain, une fois un cessez-le-feu conclu, pour dissuader la Russie de toute nouvelle agression. La coalition des volontaires doit acter ce jeudi que «l’Europe est au rendez-vous, pour la première fois avec ce niveau d’engagement et d’intensité», selon les mots du président français, mercredi soir, au moment d’accueillir son «cher Volodymyr» sur le perron de l’Elysée, pour un dîner en tête-à-tête.

Vladimir Poutine, qui, malgré les ronds de jambe à répétition de Donald Trump, reste campé sur ses exigences maximalistes, tout en martelant qu’il est prêt, bien sûr, à trouver une issue au conflit, à condition que l’Ukraine y mette un peu de bonne volonté et de «bon sens», a répété, mercredi, que la Russie ne tolérerait aucune présence étrangère sur le sol ukrainien. Rencontrer le président ukrainien, pourquoi pas, mais à quoi bon ? «Si Zelensky est prêt, qu’il vienne à Moscou, une telle rencontre aura lieu», a dit Poutine. En attendant, la Russie, dont les troupes «progressent avec succès dans toutes les directions», demeure prête à atteindre ses objectifs par la voie militaire, s’il le faut.