C’est avec une amertume à peine voilée que Christophe Ferrari s’est fendu, le 3 septembre 2025, d’un communiqué où transparaît également son agacement. Le président de Grenoble-Alpes Métropole qui a célébré les 10 ans de l’intercommunalité, y fustige la décision de la majorité écologiste d’Éric Piolle de ne pas reconduire l’accord local de représentativité au sein du conseil métropolitain au-delà de 2025. Une décision jugée « brutale », porteuse d’un déséquilibre institutionnel et d’un affaiblissement de la démocratie intercommunale, au détriment des villes moyennes de l’agglomération.
En effet, depuis plus de dix ans, l’accord local permettait de corriger les déséquilibres démographiques en offrant un second siège métropolitain à neuf communes de taille intermédiaire comme Claix, Vizille ou encore La Tronche. Un dispositif qui constituait pour Christophe Ferrari « une brique fondamentale de la coopération intercommunale, essence même de la Métropole ».
Les élus de Claix, Domène, Gières, La Tronche, Saint-Martin-le-Vinoux, Seyssins, Varces-Allières-et-Risset, Vif et Vizille s’étaient inquiétés de l’avenir de Grenoble Alpes Métropole. © Morgane Poulet – Place Gre’net.
En principe, la Ville de Grenoble avait jusqu’au 31 août 2025 pour maintenir ou refuser la reconduction de cet accord. « Je prends acte du fait que la majorité municipale menée par Éric Piolle n’ait pas reconsidéré la décision brutale, prise à l’automne dernier, d’y mettre fin et le déplore profondément », affirme le président, estimant que le refus grenoblois fragilise l’équilibre entre la ville-centre et ses voisines.
Dans ce jeu à somme quasi nulle – un véritable « hold-up », avait-il déclaré – tous y laissent des plumes. De fait, Grenoble gagne peu et les communes perdent beaucoup car la justification avancée par la capitale des Alpes – renforcer sa propre représentativité – ne tient pas, assure le président de la Métro. Certes, la ville-centre gagne un siège supplémentaire mais neuf communes en perdent autant.