Dans cet esprit, en voulant se placer au-dessus de la mêlée électorale qui promet d’être rugueuse d’ici au 15 mars 2026, il a eu beau jeu de commenter le rapprochement annoncé dans « Sud Ouest » de ses opposants Alexandra Siarri et Thomas Cazenave comme « un non-événement, qui ne mérite pas de commentaire de ma part ». Une petite pique quand même au passage, au sujet de « ces candidats macronistes qui parlent du déclin de Bordeaux alors que c’est le pouvoir en place qui a mené le pays dans l’impasse avec des choix hasardeux ».
Comme il n’était sûrement pas anodin qu’il insiste, dans son discours général sur une « Ville de Bordeaux ouverte et qui rayonne » comme une réponse indirecte à la volonté annoncée de Thomas Cazenave et Alexandra Siarri d’une « ville en mouvement avec une vision audacieuse de l’économie ».
La préoccupation climatique
Pierre Hurmic a, lui, voulu battre en brèche l’idée d’ « écolos qui ne s’intéressent pas à l’économie ». Mais il a toujours associé son action économique au sujet du réchauffement climatique. C’était l’essentiel du début de son propos liminaire. Le maire a eu beau jeu, là aussi, de rappeler « l’été de tous les dangers » que nous venons de vivre avec un pic de température de 41,6 degrés le 11 août et « vingt jours cumulés de canicules en trois épisodes en juin, juillet et août ».
Le lancement idéal pour dérouler tout ce que la Ville a entrepris, selon lui, pour « répondre à cette situation d’urgence à l’échelle de la commune », « cet important travail de prévention avec des équipes prêtes à accompagner les premiers touchés, les plus démunis. Nous n’avons pas été pris au dépourvu ».
Dans son discours de rentrée puis au fil des questions des journalistes, le maire n’a eu de cesse de dérouler toutes les actions, évidemment positives selon lui de sa politique dans un large éventail de sujets : la mobilité, l’éducation, les équipements sportifs, le logement, l’économie, la culture, la propreté ou la sécurité.
Méfiance
À ce sujet, comme président du Forum français de la sécurité urbaine, il a dit toute sa méfiance à la volonté du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (»qui ne sera peut-être plus en poste lundi ») d’élargir les prérogatives de la police municipale. « Nous sommes extrêmement méfiants sur la façon de l’État de vouloir une nouvelle fois se dégager de ses prérogatives, même régaliennes ».
Car, s’il n’est pas officiellement en campagne, Pierre Hurmic a voulu se présenter en maire « au travail » qui fait avancer les projets : « En début de mandat, on annonce ; à la fin, on réalise. » Avec sa philosophie personnelle de l’action publique qu’il a résumée dans une dernière pique : « Faire de la politique, ce n’est pas construire un grand stade ».