Le nom d’Alain-Fabien Delon ne se résume plus seulement à sa carrière ou à ses apparitions publiques. Le plus jeune fils d’Alain Delon se retrouve en première ligne d’une bataille judiciaire autour du testament de son père, disparu en août 2024. Alors qu’il conteste certains ajouts réalisés en 2022 et 2023, c’est dans un autre registre plus intime qu’il s’exprime aujourd’hui : son attachement à Douchy, ce domaine du Loiret qui était à la fois un refuge, un décor d’enfance et désormais un lieu chargé de mémoire.

Alain-Fabien Delon face à l’héritage de Douchy

Si les audiences prévues en 2026 alimenteront sans doute les tensions familiales, Alain-Fabien Delon préfère rappeler que Douchy reste avant tout une histoire de souvenirs et de transmission. Dans cette vaste propriété acquise par son père et Mireille Darc en 1971, il dit avoir grandi libre, entouré d’animaux, de nature et d’une organisation sans faille. « J’ai plein de souvenirs d’enfance ici, avec mon père. Il y avait des chevaux, des cochons, une organisation, tout était beau, entretenu », confie-t-il. Ces instants d’insouciance contrastent aujourd’hui avec le poids des héritages matériels et affectifs.

Lorsque son père s’est éteint en août 2024, Douchy a pris une dimension encore plus symbolique. C’est là que le jeune homme et sa compagne Laura ont conçu leur premier enfant, venu au monde au printemps dernier. Un hasard ou un signe, selon ses propres mots, qui confère au lieu une double portée : celle d’une fin et d’un commencement. « J »aurais tant aimé que mon père le sache. Et ça avait du sens. Ici, à Douchy, au moment où une vie partait, une autre se concevait », expliquait-il dans les colonnes de Paris Match il y a quelques mois.

Une maison voisine de Douchy chère à Alain-Fabien Delon

Pourtant, malgré cet attachement viscéral, Alain-Fabien Delon n’a pas souhaité s’installer immédiatement dans la demeure principale. Trop lourde de souvenirs, trop imprégnée de l’ombre paternelle, elle lui rappelle encore trop cruellement l’absence. « Ce n’est pas tant la présence des objets ou les photos de papa qui me hantent, ce sont les souvenirs douloureux. Je crois qu’il va me falloir du temps pour les effacer et imaginer mon gosse courir ici », admettait-il récemment. Avec Laura, il a donc choisi de poser ses valises dans une maison voisine, construite par sa mère Rosalie van Breemen.

Cette décision n’efface pas son projet de quitter un jour Paris, où il vit encore. « Je partage le désir de ne pas élever notre enfant à Paris, même si c’est ici qu’il va naître et passer sa première année pour plein de bonnes raisons et parce que j’ai encore des choses à régler« , partageait-il. Le couple, désormais parents, imagine donc à moyen terme une vie hors de la capitale, dans un cadre plus apaisé, sans pour autant se couper du domaine familial.

Alain-Fabien Delon confronté au poids de l’héritage de Douchy

Douchy, avec ses hectares de champs et ses dépendances, conserve un charme puissant, mais aussi ses contraintes. Entretenir une telle propriété demande des moyens financiers et une présence régulière. « Voir à présent ces endroits où j’ai gambadé libre et insouciant partir en ruine me désole. La maison a vieilli et s’est remplie de fantômes », a-t-il constaté, évoquant une demeure splendide, mais fragilisée par le temps. Aux beaux jours, le domaine garde son éclat, mais l’hiver rend l’endroit plus austère : « Douchy au printemps, en été, c’est magique. Tu as les champs, les forêts, les piscines, tu peux faire ce que tu veux. Mais l’hiver, quand il fait nuit tôt, que les sangliers rôdent, que tu es seul au milieu de la forêt, ça peut vite devenir suffocant ».

Aujourd’hui, Alain-Fabien Delon se retrouve donc entre deux réalités : celle d’un combat judiciaire autour du patrimoine de son père, et celle, plus intime, d’un attachement sincère à un lieu où il souhaite, tôt ou tard, voir grandir son enfant. Entre souvenirs heureux, blessures récentes et espoir d’avenir, Douchy demeure au cœur de son histoire personnelle.